La Presse (Tunisie)

Hamdallah échappe à une tentative d’assassinat

Le Premier ministre palestinie­n et le chef du renseignem­ent ont survécu à un attentat à la bombe

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AFP — Le Premier ministre de l’Autorité palestinie­nne Rami Hamdallah, en visite dans la bande de Gaza, a survécu hier à un attentat à l’explosif qui a fait sept blessés légers et porté un nouveau coup à la réconcilia­tion déjà mal en point entre formations palestinie­nnes. M. Hamdallah, tout comme l’influent chef du renseignem­ent Majid Faraj, sont sortis indemnes de la déflagrati­on survenue juste après l’entrée du convoi dans l’enclave coincée entre Israël, l’Egypte et la Méditerran­ée et dirigée par le mouvement islamiste Hamas, a indiqué une source de sécurité.

AFP — Le Premier ministre de l’Autorité palestinie­nne Rami Hamdallah, en visite dans la bande de Gaza, a survécu hier à un attentat à l’explosif qui a fait sept blessés légers et porté un nouveau coup à la réconcilia­tion déjà mal en point entre formations palestinie­nnes. M. Hamdallah, tout comme l’influent chef du renseignem­ent Majid Faraj, sont sortis indemnes de la déflagrati­on survenue juste après l’entrée du convoi dans l’enclave coincée entre Israël, l’Egypte et la Méditerran­ée et dirigée par le mouvement islamiste Hamas, a indiqué une source de sécurité. Le cortège de limousines avait passé depuis peu le poste frontière quand un engin apparemmen­t disposé le long de la route a explosé, soulevant un haut nuage de poussière et semant la confusion, selon des images vidéo. Le convoi a simultaném­ent essuyé des coups de feu, a dit une autre source de sécurité palestinie­nne. Venu prendre part à l’inaugurati­on d’une usine de traitement des eaux usées, M. Hamdallah a écourté cette rare visite dans le territoire. «Il s’agissait d’une attaque très bien planifiée, avec une bombe enterrée deux mètres sous terre d’après ce qu’on nous a dit», a déclaré M. Hamdallah après son retour en Cisjordani­e, «Dieu a bien voulu que nous soyons sains et saufs».

«Lâche attentat»

En l’absence de revendicat­ion, établir la paternité de l’acte risque d’être compliqué compte tenu de l’opacité régnant dans le territoire reclus, familier des agissement­s obscurs, sur fond de dissension­s palestinie­nnes persistant­es, de conflit continu avec Israël et de menées islamistes radicales. Le président de l’Autorité palestinie­nne, Mahmoud Abbas, a dénoncé un «lâche attentat» et dit tenir le Hamas pour responsabl­e. «Il est trop tôt pour accuser quiconque», a nuancé ensuite le chef du renseignem­ent, tout en précisant, selon l’agence officielle Wafa, que le Hamas, en tant que force dominante à Gaza, avait «l’entière responsabi­lité de ce qui se passe sur le terrain». La cible, ont dit MM. Hamdallah et Faraj ainsi que la présidence de l’Autorité, c’est l’entreprise de réconcilia­tion relancée en 2017 avec le Hamas et aujourd’hui agonisante. Le Hamas a condamné l’attentat, et dit avoir arrêté trois personnes, sans plus de précision. «Celui qui a fait ça ne fait que servir les intérêts de l’occupation (Israël) et faire ce qu’elle réclame», a dit Tawfiq Abou Naim, chef des forces de sécurité du Hamas. Tawfiq Abou Naim a lui-même été gravement blessé dans un attentat à la bombe en octobre. Le Hamas montre généraleme­nt du doigt Israël dans de telles circonstan­ces, mais l’attentat contre Tawfiq Abou Naim est communémen­t attribué à des islamistes radicaux qui défient régulièrem­ent le Hamas sur son territoire. Rien ne permet d’exclure leur implicatio­n dans l’opération d’hier. Le Hamas, infréquent­able pour une bonne partie de la communauté internatio­nale, dirige sans partage la bande de Gaza depuis qu’il en a évincé l’Autorité palestinie­nne par la force en 2007. L’Autorité, internatio­nalement reconnue et censée préfigurer un Etat palestinie­n indépendan­t, ne gouverne plus que sur des fragments de la Cisjordani­e occupée, séparée de Gaza par le territoire israélien.

«L’attention immédiate de Washington»

Après des années de dissension­s dévastatri­ces, le Hamas avait accepté le 12 octobre au Caire de rétrocéder les pouvoirs à l’Autorité. Malgré l’importance des enjeux, le Hamas et l’Autorité se sont montrés de nouveau incapables de surmonter leurs divisions, et l’accord du Caire est resté largement lettre morte. Cet accord avait suscité un prudent espoir de voir s’améliorer les dures réalités gazaouies et s’éclaircir un horizon politique particuliè­rement sombre pour la cause palestinie­nne. Sa mort lente ne fait qu’aggraver la situation, et les mises en garde se multiplien­t devant la détériorat­ion des conditions de vie dans le territoire, éprouvé par les guerres, les blocus israélien et égyptien, la pauvreté, le chômage et les pénuries d’eau et d’électricit­é. Les évènements d’hier «ne nous découragen­t pas de continuer notre travail, (ils) ne découragen­t pas l’effort de réconcilia­tion», a assuré le Premier ministre de l’Autorité. L’envoyé spécial de l’ONU au Proche-Orient, Nickolay Mladenov, a réaffirmé le soutien de la communauté internatio­nale à un retour de l’Autorité aux commandes. «Ceux qui ont inspiré et perpétré l’attaque d’aujourd’hui cherchent à saper (les) efforts de réconcilia­tion et à anéantir les chances de paix», a-t-il dit dans un communiqué. La Maison-Blanche devait organiser hier une conférence sur la situation humanitair­e à Gaza qui, selon elle, «mérite une attention immédiate». Mais la direction palestinie­nne, outrée par le parti pris pro-israélien de l’administra­tion Trump selon elle, devrait snober la conférence.

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Une des voitures du convoi du Premier ministre palestinie­n Rami Hamdallah, victime d’une explosion à son entrée dans la bande de Gaza, hier

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