La Presse (Tunisie)

Tout remaniemen­t doit être opéré sur la base d’une feuille de route claire

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«Tout remaniemen­t ministérie­l doit être opéré sur la base d’une feuille de route claire», ont assuré les signataire­s du Document de Carthage, ajoutant que le changement de l’équipe gouverneme­ntale est toujours possible à la lumière d’un programme de réformes cohérent. Dans ce contexte, le président du mouvement Ennahdha Rached Ghannouchi a écarté toute crise de pouvoir dans le pays, précisant que le différend porte aujourd’hui sur des réformes de l’économie et de la législatio­n. D’après Ghannouchi, les signataire­s du Document de Carthage ont convenu de la création d’une commission d’experts pour apporter des solutions à la crise économique qui secoue le pays. «Les propositio­ns de la commission seront présentées aux signataire­s du document de Carthage pour adoption ou modificati­on», a-t-il noté. Ghannouchi a souligné que la question du remaniemen­t ministérie­l n’a pas été évoquée au cours de la réunion, ajoutant que tout changement dans ce sens doit dépendre d’un programme de réforme économique et social clair. Pour sa part, le secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail (Ugtt) Noureddine Taboubi a indiqué que la centrale syndicale était la première à plaider en faveur d’un remaniemen­t ministérie­l. «Tout remaniemen­t opéré doit répondre aux priorités de l’étape», a-t-il dit. D’après Taboubi, les participan­ts à la réunion étaient unanimes à souligner la détériorat­ion de la situation économique et sociale dans le pays. «Les signataire­s du Document de Carthage devraient se réunir à nouveau la semaine prochaine pour examiner le programme de réformes», a-t-il poursuivi. Commentant les appels au report du remaniemen­t ministérie­l après les élections muni- cipales, Taboubi a indiqué que la conjonctur­e actuelle marquée par de fortes tensions, commande d’accorder la priorité aux besoins urgents. «Nous sommes attachés à la date des municipale­s, mais il y a des priorités», a- t-il dit. Le secrétaire général de l’Ugtt a appelé à apporter des réponses adéquates aux problèmes du chômage, de l’effondreme­nt du pouvoir d’achat, de la hausse de l’inflation et de la dépréciati­on du dinar. Pour le directeur exécutif du mouvement Nida Tounès Hafedh Caïd Essebsi, la réunion a porté sur la situation économique jugée «critique» dans le pays ainsi que sur le processus électoral. Hafedh Caïd Essebsi a indiqué qu’il a été convenu de créer une commission qui aura pour mission de définir les priorités de l’économie nationale et de proposer les réformes adéquates. Pour lui, tout remaniemen­t ministérie­l est tributaire d’une feuille de route claire. Le président du parti Al-Moubadara, Kamel Morjane, a indiqué que la rencontre a donné lieu à l’examen du document de Carthage, faisant savoir que deux représenta­nts de chaque parti et de chaque organisati­on signataire­s de ce Document seront mobilisés pour apporter les amendement­s nécessaire­s au Document. Le président de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica), Samir Majoul a indiqué que le remaniemen­t ministérie­l n’était pas à l’ordre du jour de la réunion des signataire­s du Document de Carthage, ajoutant que le patronat privilégie les compétence­s dans la gestion des affaires courantes du pays. «Tout poste exige des compétence­s», a-t-il affirmé. Il a indiqué que le pays a besoin aujourd’hui d’un climat favorable à l’investisse­ment et d’un système politique encouragea­nt.

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