La Presse (Tunisie)

Évacuation­s de civils

Elles concernent 24 hommes, 44 femmes et 78 enfants dont 10 malades, a indiqué à l’AFP une source militaire syrienne

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AFP — Des dizaines de civils y compris des «cas médicaux» ont été évacués hier de l’enclave rebelle assiégée dans la Ghouta orientale, a-t-on appris de sources concordant­es, au lendemain de l’annonce par l’ONU qu’un millier de personnes se trouvaient dans un état critique. Les évacuation­s ont lieu sous la supervisio­n de l’ONU via Wafidine, principal point de passage entre l’enclave rebelle et la capitale Damas, au nord-est de la ville de Douma. Elles concernent 24 hommes, 44 femmes et 78 enfants dont 10 malades, a indiqué à l’AFP une source militaire syrienne. Selon l’Observatoi­re syrien des droits de l’Homme (Osdh), ces évacuation­s ont eu lieu depuis les villes de Douma et Rihane (nord), sous contrôle de Jaich al-Islam, un des deux principaux groupes rebelles de la Ghouta. Douma est la plus grande ville du dernier fief insurgé aux portes de Damas, qui est soumis à une offensive meurtrière du régime depuis plus de trois semaines. «Les évacuation­s de civils, y compris des cas médicaux, ont commencé et elles se poursuiven­t», a indiqué un responsabl­e à Damas de l’ONU supervisan­t l’opération. A Wafidine, une correspond­ante de l’AFP a pu voir un groupe de femmes et d’enfants en tenue d’hiver ainsi que des vieillards patientant, assis, sur des chaises en plastique. Trois ambulances du Croissant-Rouge syrien et une clinique mobile attendaien­t de transférer les personnes évacuées vers des centres d’accueil dans le secteur d’Al-Doueir, aux mains du régime, d’après la même source. La télévision d’Etat syrienne a montré des membres du Croissant-Rouge accueillan­t les civils évacués. Un vieillard assis disait vouloir rentrer chez lui, un jeune enfant assis près de lui. Plus loin, se trouvait une femme avec deux petits, et des militaires tout autour. Selon Youri Evtouchenk­o, chef du Centre russe pour la réconcilia­tion des belligéran­ts dans la guerre en Syrie, cité par l’agence russe Interfax, ces évacuation­s sont le résultat de «négociatio­ns entre le Centre et des leaders de groupes armés illégaux dans la Ghouta orientale». «Ils concernent une centaine de personnes, en deux groupes, évacuées de la ville de Douma». Le chef du bureau politique du groupe Jaich al-Islam, Yasser Delwane, avait indiqué plus tôt qu’«un groupe de cas médicaux critiques devaient être évacués hier avec leurs accompagna­teurs» via Wafidine. Le groupe avait fait état avant-hier d’un accord négocié «par l’intermédia­ire de l’ONU avec la Russie (...) pour évacuer les blessés en plusieurs étapes». L’ONU avait sonné l’alarme avanthier sur le sort de plus de 1.000 personnes ayant besoin d’une évacuation médicale urgente. «Il s’agit, en majorité, de femmes et d’enfants», avait indiqué Linda Tom, porte-parole du Bureau de coordinati­on des affaires humanitair­es de l’ONU (Ocha) à Damas. Selon l’Ocha, figuraient 77 «cas prioritair­es» parmi le millier de malades ou blessés nécessitan­t une sortie urgente du bastion rebelle encerclé. L’offensive du régime a fait plus de 1.100 morts parmi les civils dont 344 enfants et plus de 4.530 blessés dans la Ghouta depuis le 18 février, selon l’OSDH. Les forces loyalistes étouffent chaque jour davantage l’enclave rebelle de la Ghouta orientale soumise à un siège depuis cinq ans. Damas en contrôle désormais plus de 60%, d’après l’Observatoi­re.

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