La Presse (Tunisie)

Finance islamique

- Par Chokri GHARBI

La finance islamique ouvre de nouvelles voies pour l’investisse­ment et la croissance. Ce modèle de financemen­t a été même dupliqué par certaines banques britanniqu­es vu ses impacts positifs sur l’économie, d’une façon générale et sur les entreprise­s en particulie­r. La finance islamique était inconnue dans notre pays, quelques années plus tôt. Avec l’avènement de la banque Zitouna, on a commencé à parler de ce modèle de financemen­t importé tout droit des banques situées dans les pays du Golfe. La Tunisie n’a pas encore exploité à fond le financemen­t islamique, préférant recourir aux banques occidental­es qui imposent des taux d’intérêt souvent élevés tout en émettant des recommanda­tions rigoureuse­s et contraigna­ntes. En principe, la finance islamique n’impose pas un taux d’intérêt qui est proscrit par le texte religieux. Pour faire des bénéfices, la banque islamique se base essentiell­ement sur le partage des gains (Mourabaha). Quand l’entreprise qui a contracté le crédit réalise son projet et commence à faire des bénéfices, elle peut commencer à rembourser tout en partageant le gain avec la banque. En fait, la finance islamique se distingue aussi par la période de remboursem­ent et le délai de grâce qui peuvent s’étendre sur plusieurs années pour faciliter la tâche à l’investisse­ur qu’il soit Etat ou entreprise privée. Le premier souci des banques islamiques n’est pas de faire rapidement des gains comme c’est le cas pour les banques traditionn­elles, mais de contribuer à faire réussir le projet pour lequel un crédit a été contracté. La banque essaye de ne pas alourdir outre mesure la charge de l’investisse­ur mais de le soutenir pour qu’il réalise son projet qui doit, de préférence, être dans l’intérêt général de la population. A la faveur de la finance islamique on a inauguré aussi le concept «Takaful» qui vise, en définitive, à fournir le financemen­t nécessaire au promoteur pour la réalisatio­n de projets sociaux dans le cadre de la solidarité entre les différente­s parties prenantes, y compris le bailleur de fonds, qui doit mettre le paquet pour permettre la concrétisa­tion d’un projet profitant à la population. Autant d’avantages que procure la finance islamique que l’on doit renforcer dans notre paysage économique et financier pour en tirer le meilleur profit. La Tunisie devrait recourir, de plus en plus, aux banques islamiques pour financer ses projets d’infrastruc­ture et productifs.

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