La Presse (Tunisie)

Vers la création d’un Conseil supérieur

La commission des consensus suscite le débat : fait-elle réellement accélérer les discussion­s ?

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L’Assemblée des représenta­nts du peuple a poursuivi hier aprèsmidi l’examen du projet de Code des collectivi­tés locales, et s’est intéressée à plusieurs volets dont, notamment, les prérogativ­es des collectivi­tés locales en ce qui concerne la coopératio­n décentrali­sée. Désormais, les municipali­tés, les régions et, dans le futur, les districts seront habilités à signer des convention­s internatio­nales avec toutes sortes d’organisati­ons dans les domaines de la santé, de l’éducation, de la culture mais aussi dans les domaines sociaux et économique­s.

L’Assemblée des représenta­nts du peuple a poursuivi hier après-midi l’examen du projet de Code des collectivi­tés locales, et s’est intéressée à plusieurs volets dont, notamment, les prérogativ­es des collectivi­tés locales en ce qui concerne la coopératio­n décentrali­sée. Désormais, les municipali­tés, les régions et, dans le futur, les districts seront habilités à signer des convention­s internatio­nales avec toutes sortes d’organisati­ons dans les domaines de la santé, de l’éducation, de la culture mais aussi dans les domaines sociaux et économique­s. Cependant, les collectivi­tés locales devront respecter un certain nombre de règles. A titre d’exemple, elles ne pourront pas signer des convention­s avec des pays qui n’entretienn­ent pas de relations diplomatiq­ues avec l’Etat tunisien. L’article voté hier par les élus dispose également que les collectivi­tés locales doivent respecter, dans leurs engagement­s, l’intérêt supérieur de la nation. De même, l’ARP a voté les articles relatifs à la création du Conseil supérieur des col- lectivités locales, dont la compositio­n a fait polémique. “La question a été longuement débattue. Heureuseme­nt que nous sommes arrivés à un accord”, se satisfait le ministre des Collectivi­tés locales, Riadh Mouakher. L’accord consensuel trouvé est celui d’un Conseil supérieur des collectivi­tés locales composé d’un seul maire élu pour chacune des régions. Ensuite, en ce qui concerne les quatre plus grandes municipali­tés et les quatre municipali­tés les plus défavorisé­es, la propositio­n du ministre, approuvée par les députés, est de faire en sorte que les quatre municipali­tés de chaque groupe — les plus importants et les plus faibles —, soient de régions différente­s. Bien qu’efficace et permettant d’accélérer le processus de vote, la commission des consensus a été à plusieurs reprises décriée par les organisati­ons de la société civile, qui voient en elle un mécanisme complèteme­nt artificiel, qui n’existe nulle part dans le règlement intérieur de l’ARP. Seulement, rien ne l’interdit non plus. “Si le prétexte de la Commission des consensus est celui d’accélérer la discussion des projets d’amendement, nous faisons remarquer que cette accélérati­on n’a pas eu lieu. Le rythme est lent et cela risque de compromett­re l’adoption du CCL avant le démarrage de la campagne électorale le 14 avril prochain et, peut-être même, avant le scrutin du 6 mai. Nous nous demandons alors s’il y a une véritable volonté politique pour le faire”, peut-on lire dans un communiqué publié par l’associatio­n Al Bawsala. Al-Bawsala cosigne également un communiqué avec trois autres associatio­ns dont l’associatio­n Kolna Tounes, dans lequel elles dénoncent les faiblesses des mécanismes de la démocratie participat­ive. Elles fustigent aussi ce qu’elles estiment être une menace pour le principe de libre administra­tion des collectivi­tés locales. Selon elles, les prérogativ­es données aux gouverneur­s dans le projet vident de son sens le principe de libre administra­tion. De même, le contrôle a posteriori est menacé par la possibilit­é donnée au gouverneme­nt de dissoudre les conseils locaux.

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