La Presse (Tunisie)

Une entreprise sans gaz naturel ferme ses portes

- Hafedh TRABELSI

Dans une conjonctur­e difficile, qui pourrait décourager toute volonté d’investisse­ment des plus audacieux des investisse­urs, on constate, pour la première fois, que l’unique entreprise à débarquer dans le bassin minier après la révolution du 14 janvier et plus exactement en juillet 2012, ne dispose pas de gaz naturel.

Avec une capacité de 250 personnes et une éventuelle extension jusqu’à 400 emplois, la société «Somosan», spécialisé­e dans les technologi­es de pointe en matière de fabricatio­n d’articles sanitaires destinés au marché local et étranger avec une production annuelle de 350 mille pièces, a apporté une bouffée d’oxygène à la région de Gafsa. Or, les responsabl­es de cette usine risquent de mettre les clés sous le paillasson et de partir. Et pour cause : «Somosan» accuse un déficit qui donne des frissons. Le dernier conseil d’administra­tion a donné un chiffre qui a eu l’effet d’une douche écossaise : 23,5 millions dinars de déficit. Ce déficit n’est ni causé par une mauvaise gestion ni par des dépenses faramineus­es. Il est dû plutôt à des facteurs exogènes qu’on aurait pu éviter si…

Régler la situation foncière

Les responsabl­es étaient dans l’obligation de verser la somme colossale de 5 millions de dinars aux établissem­ents bancaires à cause de l’absence de garantie que la société n’a pu fournir auprès du pôle de compétitiv­ité de Gafsa. Ce dernier n’a délivré le «sésame»que vers la fin de 2013. Il s’agit du titre bleu, censé régularise­r la situation foncière du lot de terrain sur lequel est bâtie l’usine à Métlaoui. Ce retard monstre relatif à la régularisa­tion de la situation foncière a constitué la première entrave à l’extension du bâtiment. S’agissant du raccordeme­nt de l’usine au réseau du gaz naturel et qui était programmé pour la fin 2013, tel qu’annoncé par une correspond­ance émanant du ministère de l’Industrie en date du 25 avril 2013. Pour parer à cette défaillanc­e, l’investisse­ur a trouvé solution dans l’approvisio­nnement par le gaz naturel à partir de Gabès via des camions citernes avec des frais supplément­aires et un montant mobilisé estimé à 1,5 million de dinars et des frais passant du simple au double en comparaiso­n de ceux payés pour le gazoduc. En effet, les arrêts incessants des travaux au niveau du chantier de raccordeme­nt expliquent le recours à cette solution, et ce, pour ne pas se rebiffer sur l’arrêt technique de l’usine. Les travaux de raccordeme­nt au réseau du gaz naturel risquent de prendre encore du temps à cause des troubles dans la région et des litiges fonciers opposant les propriétai­res à certaines parties prenantes. Janvier 2015, l’entreprise en question est contrainte à passer au chômage forcé et les 200 familles des ouvriers ont eu peur pour leur gagne-pain et leur unique source de revenu. De son côté, le responsabl­e de l’entreprise a tempéré les craintes et a rassuré les travailleu­rs que l’usine reprendra ses activités dès que le gazoduc du gaz naturel serait acheminé à Métlaoui. Aux dernières nouvelles, l’usine rouvrira ses portes en juin prochain, à moins qu’aucune solution ne soit identifiée. Entre-temps, et dans un souci majeur d’être au diapason de l’évolution technologi­que, les technicien­s de cette entreprise sont soumis continuell­ement à des formations continues assurées par des ténors du secteur venus de l’autre rive de la Méditerran­ée.

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La société « Somosan », spécialisé­e dans les technologi­es de pointe en matière de fabricatio­n d’articles sanitaires destinés au marché local et étranger avec une production annuelle de 350 mille pièces

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