Restructuration du modèle de gouvernance
Dictée par le FMI ou pas, la réforme des entreprises publiques est quasi indispensable, pour le redressement des finances publiques. La Poste tunisienne est l’établissement pionnier qui a foncé et entamé sa restructuration. Le gouvernement entend générali
Il est convenu que les entreprises publiques en difficulté et/ou déficitaires figurent parmi les principales causes du déficit au niveau des finances publiques. Leurs restructurations figurent également parmi les priorités définies par le gouvernement. Le chef du gouvernement a souligné, à maintes reprises, dans des déclarations aux médias, que le gouvernement ne va plus tarder à entamer les grandes réformes. D’ailleurs, une campagne de communication « Nheb Nkadem », qui veut dire littéralement « je veux avancer », a été, récemment, lancée sur les réseaux sociaux et même dans les médias audiovisuels. Son principal objectif est de sensibiliser les citoyens et de faire connaître les réformes indispensables des entreprises publiques.
Appui à la réforme
Toujours dans le même cadre de communication et d’information, une journée de clôture du projet d’appui à la réforme de la gouvernance interne de la Poste tunisienne s’est tenue vendredi dernier. Son président-directeur général, Moez Chakchouk, a reçu des félicitations et des éloges de la part des invités, pour la réussite du projet d’appui qui a été mené à terme. Grâce à la restructuration du modèle de gouvernance interne de la Poste tunisienne, les experts estiment que les bénéfices de l’office seront multipliés par deux au bout de cinq ans seulement. Une prouesse pour la Poste mais également pour le gouvernement, qui veut dupliquer cette expérience. Tout d’abord, il faut souligner que la grande réforme des entreprises publiques s’articule, désormais, autour de quatre axes : la gouvernance globale des entreprises publiques, la gouvernance interne, la promotion du dialogue social, de la responsabilité sociétale et de la gestion des ressources humaines et la restructuration financière. Sur ce dernier point, encore une fois et à chaque intervention médiatique, les ministères rappellent que la restructuration financière – cette idée qui fait toujours appel à une éventuelle cession et privatisation – n’est envisageable qu’après avoir eu recours à des négociations tripartites, entre les partenaires sociaux. Et en tout état de cause, les services publics sont des « lignes rouges » à ne pas franchir pour le gouvernement.
Un tableau de bord et de suivi
Selon le plan d’action détaillé de la réforme des entreprises publiques, la restructuration financière repose sur cinq principales démarches. La première étape consiste à identifier les entreprises publiques les plus déficitaires afin d’estimer le montant global nécessaire à la restructuration. Les entreprises publiques en difficultés structurelles prioritaires et retenues sont soumises à une étude préalable de restructuration financière. La troisième démarche consiste à étudier la possibilité de créer un ou plusieurs fonds dédiés à la reconstruction des entreprises opérant dans des secteurs concur- rentiels. Un comité de pilotage de la restructuration au niveau de chaque entreprise concernée par la réforme financière est créé pour assurer l’avancement de la restructuration. Un tableau de bord et de suivi de l’évolution post-restructuration financière sera également mis en place auprès de chaque partie concernée, à savoir l’entreprise, la tutelle et le gouvernement. Finalement, le plan d’action vise à développer sur le long terme le partenariat entre les entreprises publiques et le secteur privé en travaillant sur l’assouplissement des procédures de sélection des partenaires privés pour des opérations de Partenariat Public-Privé (PPP).