« Moraliser, institutionnaliser»
L’ancienne gloire du football tunisien appelle à une passation « déontologique » entre les présidents sortants et ceux qui prendront la relève afin d’éviter l’héritage accablant de certains engagements problématiques.
« Le sort réservé à certains clubs, comme EGSG,le CA,le CAB et même l’Etoile qui sont acculés à payer des sommes parfois colossales pour éviter le retrait de points, est vraiment désolant, au point d’affecter gravement leur stabilité et leur ambition et, par voie de conséquence, les entraînant dans des crises managériales manifestes et dans des conflits permanents avec leurs publics respectifs, de plus en plus impatients voire incompréhensifs.Dans ce registre,je dois avouer que le problème fondamental réside dans les règlements actuels qui tolèrent certaines pratiques le moins que l’on puisse dire déontologiquement et managérialement incorrectes,passant sous silence l’attitude de certains présidents de clubs qui laissent une ardoise pénalisante de dettes et d’engagements non respectés et litigieux à leurs successeurs.Certains parmi ces derniers,tellement pressés de passer sous les feux de la rampe, n’accordent pas d’importance à la précarité du legs encombrant de leurs prédécesseurs. De fait,il va falloir institutionnaliser par des règlements clairs et stricts la passation entre les différents présidents des clubs. Par voie de conséquence,celui qui quitte ses fonctions, il doit réglementairement et moralement effacer l’ardoise des engagements financiers encourus sous sa tutelle,afin d’initier une passation « valeureuse » et procédurablement fiable avec son successeur. C’est une exigence fondamentalement déontologique qu’il faut instaurer systématiquement sous forme de rituel inévitable pour le bien de l’image de marque des personnes concernées,de leurs clubs ,mais aussi pour celle de notre milieu sportif en général ».
« Valoriser le licenciement… !»
« De nos jours,il va falloir adopter les fondamentaux du véritable professionnalisme, notamment en matière de négociation « valeureuse » du remerciement de certains contractuels : joueurs ou entraîneurs. Il est évident,que chaque président cherche à fortifier le potentiel de son équipe pour atteindre ses objectifs sportifs, mais aussi pour assurer une certaine quiétude managériale passant par la satisfaction et la considération de son public. Mais il est dans l’obligation morale, si le besoin se fait sentir,de négocier adéquatement et avec beaucoup de correction la résiliation du bail de certains,histoire de préserver l’image de marque du club et du pays amis, surtout pour éviter les imbroglios juridiques et les pénalités parfois lourdes de conséquences, allant jusqu’au retrait de points. Malheureusement chez nous, on laisse miroiter deux visages contradictoires : au moment de la signature du bail,on tente de montrer l’allure la plus correcte et affable; mais dès qu’on s’apprête à rompre le lien contractuel,les manières changent, prenant par moments une tournure dégradante, voire humiliante.De ce fait,il va falloir accorder le respect nécessaire à toutes les personnes auxquelles nous sommes liés par une relation contractuelle, quelle que soit la tournure des évènements. Il y va de l’image de notre pays, carrément dont on est dépositaires à ce niveau. Tout peut être négocié, mais à condition de s’armer de manières correctes et valorisantes, préservant la dignité des individus ».
«Définir un budget d’avant-saison » estimatif
« Pour éviter les palabres juri- diques résultant du non-respect de ses engagements contractuels,il va falloir définir, avant l’entame de la saison, un budget estimatif englobant tous les paramètres, tels que les recrutements, le sponsoring,les objectifs sportifs conformes aux moyens dont on dispose; comme c’est le cas dans les championnats professionnels qui se respectent, à l’instar de l’Allemagne, où on ne fait jamais des recrutements de l’ordre de 50,60 ou 80 millions d’euros, mais par contre, on vend moyennant des sommes pareilles. Il faut tout simplement adopter la politique de ses moyens »
« Un business interne douteux…! »
« L’autre vecteur qui conditionne d’une manière préjudiciable les tractations des recrutements et qui engendre, par conséquent, des imbroglios juridiques compliqués, voire inextricables par la suite,est sans aucun doute ce circuit interne assimilé carrément à un business interne entre les présidents des clubs et les managers, instaurant un arrangement d’intérêt entre les deux côtés de mauvais goût et qui porte parfois une grave atteinte à la stabilité du club. De fait, les fins connaisseurs du ballon rond et les vrais techniciens et experts en la matière se trouvent écartés par ce qu’ils dérangent justement par cette expertise et cette technicité qui endiguent ces dépassements ».