Un vrai calvaire lourd de conséquences...!
Les plaintes des joueurs et entraîneurs étrangers auprès de la Fifa sont devenues très fréquentes, ces dernières saisons, dans notre compétition, mettant ainsi certaines équipes de la Ligue 1 dans des situations parfois désastreuses
xRares sont les équipes de la Ligue 1 qui ont échappé, ces dernières années, à une affaire ayant rapport avec un joueur ou entraîneur étrangers sous contrat et qui a été limogé pour insuffisance de résultats ou de rendement. L’ESS, l’EST, le CA, le CSS, le CAB, l’OB, EGSG et la liste est encore longue sont tous passés au moins une fois par ce «calvaire» aux conséquences notamment matérielles lourdes et qui vient un tant soit peu perturber leur sérénité. Toutefois, si des équipes comme l’ESS, l’EST, le CA et le CSS, dont les moyens humains et financiers sont appréciables, ont anticipé pareilles affaires afin de trouver vite un compromis à l’amiable avec le joueur ou l’entraîneur limogé ou ayant vu son contrat résilié, d’autres, à l’instar du CAB ou de l’OB, manquant d’expérience et de moyens, ont laissé traîner leurs litiges avec des joueurs étrangers pour finir par payer trop cher les frais de leur négligence, voire nonchalance, car ils n’ont pas pris les choses au sérieux. Et la suite, tout le monde la connaît, les joueurs en question, à défaut de la possibilité de trouver une issue à l’amiable à leurs affaires, ont porté plainte à la Commission des litiges de la Fifa qui a étudié leurs dossiers avec, à la clé, un avis favorable pour qu’ils soient remboursés de tous les émoluments que stipule leur contrat. Avisés de ce verdict, l’OB et le CAB n’ont pas, faute de moyens, respecté la décision de la Fifa dans les délais prescrits. Ce qui a amené cette dernière à prendre des sanctions à leur égard en réduisant leur capital point dans le championnat de six unités, tout en les appelant à honorer leurs engagements envers les deux joueurs victimes, dans un délai d’un mois à compter de la date du deuxième avis de la Fifa. Si ce délai n’est pas respecté, d’autres sanctions plus sévères leur seront infligées allant jusqu’à la rétrogra- dation des deux équipes en divisions inférieures. Vous voyez, la Fifa, cette association universelle, ne badine pas avec l’application de la loi pour venir au secours des joueurs ou entraîneurs victimes d’un abus de traitement de la part de certaines équipes et les exemples sont nombreux.. partout dans le monde…
Une mise à niveau est nécessaire
En mettant en relief la nature du rapport équipes tunisiennes/ joueurs ou entraîneurs étrangers, on constate que cette relation est souvent bonne et cordiale, hormis certains litiges, qui ne sont pas nombreux, liés généralement à l’adaptation et au rendement de certains d’entre eux, ce qui est de plus normal. Mais la question qui se pose : où se situe le problème donc pour que ce litige prenne de l’ampleur et devienne une grosses affaire qui pourrait aller même aux couloirs de la Fifa lorsque le joueur ou l’entraîneur en question ne trouve pas un accord à l’amiable avec l’équipe qui l’a engagé pour assurer ses pleins droits? A qui incombe la responsabilité dans tout ça; à la commission technique au sein du club qui a fait le choix, ou à la commission juridique qui a finalisé le contrat après avoir discuté tous les détails du bail avec le joueur ou entraîneur et leurs agents? Les événements qu’ont vécus certains clubs de la Ligue 1 à cause de certains litiges, ces dernières années, ont montré que la responsabilité est partagée entre les deux commissions. Autrement dit, la commission technique chargée des recrutements n’a pas fait le bon choix car, avant de prendre la décision finale, elle devrait en fait bien étudier le dossier du joueur ou entraîneur en question au niveau de ses qualités physiques et techniques sans compter son palmarès et, surtout, sa volonté de s’adapter très vite avec le groupe pour pouvoir donner le plus escompté. Or, la réalité nous a montré parfois que ce facteur d’adaptation est déterminant pour que tout joueur ou entraîneur étranger, quel que soit son standing, puisse s’imposer dès son arrivée dans sa nouvelle équipe, il faut lui laisser le temps nécessaire avec l’encadrement adéquat pour qu’il devienne compétitif et entre parfaitement dans le moule de l’équipe. Mais le manque de patience et la pression du résultat font souvent tomber la relation dans l’eau avec au passage une résiliation du contrat d’un seul côté. Et la suite vous la connaissez, le joueur ou entraîneur limogé finira par porter plainte aux instances de la Fifa qui lui donnent automatiquement raison. Et les deux exemples les plus significatifs dans notre championnat sont les affaires de l’entraîneur hollandais Krol, limogé par le CA pour insuffisance de résultats, et l’attaquant brésilien de l’ESS Léo qui n’a pas joué une seule minute mais qui va quand même toucher la somme de 1 million 700 mille dinars et, de surcroît, en devises après avoir eu recours à la Fifa qui lui a donné gain de cause. Heureusement que l’ESS a trouvé un compromis avec lui et son agent pour payer cette grosse somme sur des tranches pour éviter les sanctions de la Fifa. Parlons maintenant de la commission juridique dont le rôle est important dans la finalisation du contrat. Cette dernière devrait en principe discuter tous les détails avec l’agent du joueur ou l’entraîneur tout en prévoyant tous les aléas qui peuvent entrer en ligne de compte et notamment la résiliation du contrat d’un seul côté en cas de non-satisfaction, une clause très importante qui devrait figurer dans le bail et qui pourrait à elle seule éviter tous les tracas qui pourraient en découler. Pour arrêter ce fléau qui ne cesse de s’amplifier dans notre championnat au fil des saisons, une mise à niveau s’avère nécessaire notamment au niveau de la commissions technique et celle juridique appelées toutes les deux à être renforcées par de vrais spécialistes du domaine pour pouvoir faire un travail correct et qui répond aux normes internationales, susceptible d’éviter la complication des choses par des litiges qui peuvent aboutir à la Fifa et dont les retombées seront lourdes. «Nul n’est censé ignorer la loi» est un adage universellement connu et qui vaut son pesant d’or tellement sa portée dans tous les domaines de la vie humaine est, à la fois, étendue et cruciale. C’est une vérité absolue qui s’est vérifiée des milliards de fois. En effet, ceux qui ignorent la loi s’exposent automatiquement à commettre des erreurs monumentales ou devenir des proies faciles pour les arnaqueurs et les usurpateurs. Ces derniers sont des connaisseurs avertis des lois en vigueur dont les règles régissent toutes sortes de relations, de conventions ou de contrats. Certains d’entre eux sont passés maîtres dans le domaine de l’exploitation des ambiguïtés caractérisant un article de loi ou d’une réglementation. Ils arrivent même à en faire une ressource lucrative. Et gare à celui qui les rencontre sur son chemin. Ils en font rapidement une proie facile, voire une victime expiatoire. En plus des gens qui ignorent la loi (ou les réglementations spécifiques), il y a aussi ceux qui s’entêtent à enfreindre la loi sans calculer le risque d’une punition ou en faisant fi de l’impact de leur forfait sur l’activité qu’ils exercent ou même sur leur intégrité physique personnelle car ils peuvent encourir une peine de prison dans certains délits. C’est surtout ces catégories qui nous intéressent en particulier dans le cadre de notre dossier.
Eviter aux clubs des tracas en trop
En effet, beaucoup de dirigeants de clubs sportifs en Tunisie s’aventurent à commettre l’irréparable et à engager leurs clubs dans des liens contractuels avec des étrangers qu’ils n’honorent pas conformément aux stipulations convenues et par eux signées. Ce fut le cas du CABizertin et de l’OBéja et peut-être même du Club Africain. Dans l’attente d’autres déflagrations latentes. Mais avec les douloureuses sanctions infligées par la Fifa au CAB et à l’OB (le CA étant encore en sursis), personne n’a plus le droit d’ignorer les règlements ou de les négliger. La survie même d’un club peut être mise en péril à défaut de respect des procédures et des règles qui régissent les relations