Y a-t-il une feuille de route ?
Dans le Bassin minier, les réserves dont dispose le sol permettent une autonomie pour de nombreuses années encore mais c’est l’aprèsphosphate qui suscite des craintes.
La CPG au centre d’une vive polémique depuis la révolution pourra-t-elle continuer à endosser l’habit du seul employeur dans la région? Les décideurs ont-ils prévu d’autres perspectives de rechange ? Un feed -back sur l’année 2007 laisse entrevoir un taux d’employabilité dans le secteur minier de plus de 80% de la population. La création du PCG (Pôle de compétitivité de Gafsa) avait suscité, quant à lui, beaucoup d’espoir concernant le développement de l’activité industrielle dans la région. Aussi la création des PME s’impose-t-elle comme un passage incontournable. Or, si les chiffres n’engagent que ceux qui en font une religion, force est d’admettre que ceux se rapportant au chômage constituent une bombe à retar- dement. Un arrêt sur image en 2012 : le chiffre donne des frissons et a eu l’effet d’une épine dans le pied des responsables régionaux : parmi les 36.259 recensés dans ces contrées, on compte 15.698 diplômés de l’enseignement supérieur alors que vers la fin de l’année 2010, ils étaient 13.343 dans cette catégorie de demandeurs d’emploi. Le campus universitaire dans le gouvernorat de Gafsa injecte annuellement entre 4.000 et 5.000 nouveaux diplômés. Dans d’autres pays qui ont trouvé la potion magique, on s’est tourné du côté du secteur des TIC sous ses différentes composantes qui se présentent comme les seules à pouvoir absorber ce flux de diplômés. Dans les régions de Gafsa et de Métlaoui, il existe déjà deux cyberparks avec un programme ambitieux et une infrastructure de télécommunications performante. Et là, à se poser la question : la qualité requise faitelle défaut ? Non, c’est la stratégie à adopter pour booster ce secteur qui fait défaut. La région de Gafsa a toutes les qualités requises pour séduire les récalcitrants. Le campus universitaire associé au PCG offre le cadre idoine au télétravail et l’offshore destinés aux administrations locales. Par ailleurs, il est à rappeler que le PCG a paraphé, par le passé, un contrat avec une banque d’affaires pour une étude de faisabilité technico-économique qui engage le pôle à aménager le bâtiment nécessaire. Déjà, le PC Gafsa comporte trois espaces répondant aux normes internationales pouvant générer 1.500 postes d’emploi. Alors qu’est-ce qui s’est passé ? A quel niveau se situe le blocage qui empêche de voir le bout du tunnel pour booster le secteur de l’emploi qui s’est déjà essoufflé dans une région qui regorge de richesses mais dont l’exploration et même l’exploitation laissent à désirer, et cela pour diverses raisons. Notre quête pour diagnostiquer le constat et en dresser le tableau clinique n’a pas été une sinécure. Nous y reviendrons.