La Presse (Tunisie)

Téhéran met en garde Washington

«Si les États-Unis se retirent, cela signifiera qu’ils ne tiennent pas parole. Cela ternirait leur réputation et leur dignité sur la scène internatio­nale», a déclaré le président iranien.

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AFP — Le président iranien Hassan Rohani a prévenu hier que les ÉtatsUnis «le regrettero­nt» s’ils se retirent de l’accord sur le nucléaire iranien, comme le président Donald Trump menace de le faire. «Nous ne serons pas les premiers à violer l’accord mais ils (les États-Unis, NDLR) doivent impérative­ment savoir qu’ils le regrettero­nt s’ils le violent», a déclaré M. Rohani lors d’un discours à l’occasion de la Journée nationale de la technologi­e nucléaire. «Nous sommes bien plus préparés qu’ils ne le pensent, et ils verront que s’ils violent cet accord, en une semaine, en moins d’une semaine, ils en verront le résultat», a-t-il ajouté. Si les États-Unis «se retirent (de l’accord), cela signifiera qu’ils ne tiennent pas parole. Cela ternirait leur réputation et leur dignité sur la scène internatio­nale», a encore déclaré le président iranien. L’accord sur le nucléaire iranien a été conclu en juillet 2015 entre la République islamique d’Iran et le Groupe des Six (Allemagne, Chine, États-Unis, France, Royaume-Uni, Russie). Il est censé empêcher l’Iran de se doter de la bombe atomique, mais Donald Trump estime qu’il n’apporte pas de garanties suffisante­s pour la sécurité internatio­nale. L’Agence internatio­nale de l’énergie atomique (AIEA), qui mène des inspection­s poussées en Iran pour vérifier le respect de l’accord, a toutefois confirmé, début mars, que Téhéran «remplit ses engagement­s». M. Trump a menacé en janvier de sortir son pays de l’accord le 12 mai, à l’expiration d’un ultimatum qu’il a donné aux Européens pour durcir le texte. Si les États-Unis se retirent, ils devront réimposer contre l’Iran des sanctions économique­s actuelleme­nt suspendues. «Cela fait 15 mois que ce monsieur, arrivé au pouvoir en Amérique, lance des allégation­s», a dit M. Rohani, mais «les bases (de l’accord nucléaire) sont restées solides pendant ces 15 mois de pression». Le président iranien a affirmé que les capacités militaires de son pays et la force de sa diplomatie ne visaient pas à intimider ses voisins, dans une allusion apparente à de récentes déclaratio­ns du prince héritier saou- dien, Mohammed Ibn Salmane. Ce dernier a accusé l’Iran de vouloir dominer la région, voire de tenter de «conquérir le monde». «Nous ne menaçons personne. Nos pouvoirs, y compris militaire, ne sont pas destinés à agresser un pays. Nos relations avec nos voisins seront amicales», a-t-il dit. Le modéré Rohani s’en est par ailleurs pris à ses opposants, ultraconse­rvateurs en Iran, qui ont critiqué sa politique d’ouverture à l’égard de l’Occident. «Nous avons besoin du pouvoir de contraindr­e. Nous avons besoin du pouvoir de convaincre. Certains ne voient qu’une face de la médaille», a-t-il dit.

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Une photo fournie par le bureau de Hassan Rohani montrant le président iranien à une cérémonie à Téhéran marquant la Journée nationale de la technologi­e nucléaire, hier.

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