La Presse (Tunisie)

L’espionnage de haut vol avec une Jennifer Lawrence remarquabl­e

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Les films d’espionnage sont souvent abscons, quand ils ne relèvent pas de James Bond, films d’action plus que d’espionnage. Mais quand on se réfère à «La Taupe» (2012) malgré une critique dithyrambi­que, il faut bien dire que l’on y était un peu perdus… Ce qui n’est pas du tout le cas avec «Red Sparrow», qui, avec une intrigue haletante, nous plonge dans ses meilleurs ressorts.

Education russe

Réalisateu­r malheureux de «Je suis une légende» et «De l’eau pour les éléphants», Francis Lawrence se rachète grandement avec ce formidable film d’espionnage. «Red Sparrow» conte l’incorporat­ion malgré elle d’une femme au sein des services secrets russes à la fin de la Guerre froide. Ballerine au Bolchoï, Dominika (Jennifer Lawrence) abandonne son statut privilégié lui permet- tant de subvenir aux besoins de sa mère malade, suite à un accident. Pour ne pas s’y soustraire, elle accepte de devenir espionne. Ce qui la mène à une terrible descente aux enfers. Celle-ci est décrite au fil de son incorporat­ion au sein d’une école où elle reçoit une éducation destinée à servir à la nation. Très belle, intelligen­te, motivée, elle va se révéler la meilleure élève de sa promotion et va être envoyée sur les missions les plus délicates, jusqu’à ce qu’elle détecte une «taupe» au sein du système russe. Haletant. Cette éducation russe menée par une Charlotte Rampling implacable est peut-être la meilleure partie du film.

Violence assumée

Le bel atout du film est Jennifer Lawrence qui, dans son rôle, assume tous les dangers. Un rôle très émotionnel et très physique. Elle est pour beaucoup dans la réussite du film de Francis Lawrence, qui par ailleurs signe un script au cordeau, qui ne lâche jamais prise. Alors que les films d’espionnage sont souvent difficiles à suivre dans leurs méandres, «Red Sparrow» est limpide, nous «cueillant» dans un coup de théâtre final bienvenu. Aux côtés de Jennifer Lawrence, renversant­e, Matthias Schoenaert­s («Bullhead», «Le Fidèle»), Charlotte Rampling et Jeremy Irons complètent un casting cinq étoiles. La mise en scène de Francis Lawrence assume la violence de scènes terribles que subissent ses personnage­s, allant jusqu’au gore, ce qui est méritoire dans un film grand public, et tout à fait justifié. A tous ces titres, «Red Sparrow» est à voir pour son efficacité mais aussi son humanisme.

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Jennifer Lawrence dans «Red Sparrow» de Francis Lawrence

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