En quête de renouvellement
Une compétition arabe et des sections parallèles sous forme de fenêtres ouvertes sur le monde pour le public de Gabès.
Le programme de la 3e édition du Gabès Film Festival vient d’être annoncé lors d’une conférence de presse tenue jeudi dernier à l’espace culturel l’Agora à La Marsa, partenaire du festival à travers sa nouvelle antenne, l’Agora Gabès, qui ouvrira ses portes bientôt pour être l’un des espaces de projection des films du festival. La nouvelle salle accueillera la soirée d’ouverture, avec le film «Looking for Oum Kulthum» des Iraniens Shirin Neshat et Shoja Azari, et se partagera le programme avec le complexe culturel et le centre universitaire culturel de la ville. Le festival fait cette année peau neuve. Depuis son nom qui a changé du Festival international du film arabe de Gabès à Gabès Film Festival ou Festival du Film de Gabès, à son identité visuelle, plus colorée à l’image de la ville — présentée lors de la conférence par le directeur artistique du festival et directeur des Agora Mohamed Ali Okbi —, et à la programmation qui s’annonce plus éclectique, le festival, organisé par l’association Joussour, prend cette année une nouvelle orientation. Celle-ci a été explicitée par son directeur Mahmoud Jemni pendant la conférence et à laquelle il a consacré une partie du texte de présentation de la manifestation : «S’ouvrir sur la Rive Nord. Nous voulons par cette ouverture faire de la Méditerranée un vrai trait d’union, une passerelle permettant d’aller vers l’Autre, sans visa ni frontières. Nos cinéphiles auront le plaisir de goûter à une panoplie de films réalisés par nos amis européens. Néanmoins, et compte tenu des conditions de production des deux rives, ces films ne concourront pas à la consécration suprême du Festival». Les films programmés dans les différentes sections ont été présentés par les deux responsables de la sélection et programmation, Fatma Cherif et Sami Tlili. La compétition officielle se compose des sections longs-métrages de fiction, documentaires, courtsmétrages et films d’écoles. Les prix des deux premières seront décernés par un jury composé du réalisateur syrien Mohamed Malass, du réalisateur sénégalais Moussa Touré, de l’actrice espagnole Esther Regina, du réalisateur irakien Atia Al Daraji et de l’actrice tunisienne Saoussen Maâlej. Les deuxièmes le seront par les réalisateurs tunisiens Moufida Fedhila, Hbib Mestiri et Abdelhamid Bouchnak. Avec 32 films en tout, dont 6 tunisiens, cette compétition reste fidèle à l’esprit premier du festival en présentant des propositions cinématographiques novatrices du monde arabe. Les films sélectionnés pour chaque section sont : - Longs- métrages de fiction : «Les derniers jours d’une ville» de Tamer El Said (Egypte) ; «Le Caire confidentiel » de Tarik Saleh (Egypte) ; «Tramontane» de Vatche Boulghourjian (Liban) ; «Vend du Nord» de Walid Mattar (Tunisie) ; «Benzine» de Sarra Abidi (Tunisie) ; «Pluie de Sueurs» de Hakim Belabbes (Maroc) ; «Tombé du ciel » de Wissam Charaf (Liban) ; «Until the end of time» de Yasmine Chouikh (Algérie) et «Le fort des fous» de Narimane Mari (Algérie). - Documentaires : «Atlal» de Djamel Kerkar (Algérie) ; «Happily ever after» de Nada Riadh et Ayman el Amir (Egypte) ; «Ghost hunting» de Raed Andoni (Palestine) ; «Tounsa» de Ridha Tlili (Tunisie) ; «A room for a man» de Anthony Chidiac (Liban) ; «Des moutons et des hommes» de Karim Sayed (Algérie) ; «House of fields» de Tala Hadid (Maroc) et «Taste of cement» de Ziad Kalthoum (Syrie) - Courts-métrages : «A drawning man» de Mahdi Fleifel (Palestine); « Bonboné » de Rakan Mayasi (Palestine) ; «Alazeef» de Saif Alsaegh (Irak) ; «La visite du président» de Cyril Aris (Liban) ; «On the edge of life» de Yasser Kassab (Syrie) ; «Foyer» de Ismail Bahri (Tunisie) ; «After» de Wissam Charaf (Liban) et «Beyond the silence» de Intissar Belaid (Tunisie). - Films d’écoles : «Behind» de Elias Hosni (Liban) ; «Khoussouf» de Basma Farhat (Liban) ; «Oui mais non» de Ines Arsi (Tunisie) ; «A journey in search of Abul Arabi» de Akram el Bezawy ( Egypte) ; « Souvenir d’une mémoire» de Oumaima Hida et Ikram Maher (Maroc) ; «Close your eyes… well» de Ali Albayati (Irak) ; «Jar full of fish» de Joseph Adel (Egypte) et «Randa» de Farouk al Jammal (Liban). Le festival comporte également une section «Cinéma Monde» avec des films comme «In the fade» de Fatih Akin et «Djam» de Tony Gatlif et annonce une séance spéciale pour le film «Lost walls», signé l’artiste de calligraffiti originaire de Gabès et à la renommée mondiale El Seed. Ce dernier a cette année fait le design des prix de la compétition et qui portent désormais les noms d(El Seed or, El Seed argent et El Seed bronze. Les hommages ne sont pas en reste dans la programmation de cette année et ils seront dédiés au réalisateur syrien Omar Amiralay, le chef opérateur tunisien Ali Ben Abdallah et les réalisateurs tunisiens Omar Khlifi et Taïeb Louhichi. En plus des films, le programme comporte des ateliers animés par Kahena Attia, Walid Seïfeddine, Mathieu Reynaert, Cherine Lakhdhar et Zied Meddeb Hamrouni, un colloque sur «Vers une nouvelle lecture de l’histoire du cinéma arabe» initié par Mahmoud Jemni, Naceur Sardi et Kamel Ben Ouanès et une master class animée par Khaled Abol Naga. Le public pourra assister à des projections mais aussi aux expositions «El Kazma» (collective), «Affiches de films tournés dans le sud», «The last of us» et «Regards sur ma ville».