Le peuple défend son école
ON s’y attendait depuis le déclenchement du bras de fer opposant le ministère de l’Education aux syndicalistes de la Fédération générale des enseignants du secondaire relevant de l’Ugtt. Face à la décision de la fédération d’observer, à partir d’aujourd’hui, mardi 17 avril, une grève ouverte et de suspendre les cours, les parents annoncent un mouvement de mécontentement et de contestation des décisions prises par les syndicalistes, décisions qui «menacent la pérennité de l’école publique».
Aujourd’hui, l’Association tunisienne des parents et des élèves (Atupe) investit le terrain où s’affrontent déjà enseignants et représentants du ministère pour crier, haut et fort, leur ras-le-bol contre la crise permanente qui mine les rapports ministère-enseignants, laquelle crise n’est plus aujourd’hui une affaire interne dont la solution est à trouver à Bab Benat. Désormais, il s’agit d’une affaire nationale puisque la rupture du dialogue, l’escalade choisie par les syndicalistes et l’attachement du ministère à voir ses conditions respectées ne sont plus les symptômes d’un conflit syndical qu’on peut résoudre sur la base de concessions échangées de part et d’autre.
Avec la décision prise par l’Atupe invitant ses adhérents à accompagner, aujourd’hui, leurs enfants à leurs établissements pour dire aux enseignants syndicalistes «Basta, nos enfants n’ont pas à être impliqués dans vos conflits qui ne les concernent ni de près ni de loin», la crise que traverse l’école prend une nouvelle dimension.
Les syndicalistes de l’enseignement secondaire, appuyés par la direction centrale de l’Ugtt, ont beau répéter qu’ils mettront tout en oeuvre pour sauver l’année scolaire en cours, ils sont désormais en face d’un autre interlocuteur, l’Atupe, l’Association des parents et des élèves, qui se mobilise pour un agenda simple et clair : mettre un terme définitif à la politisation de l’école publique et à la prise en otage des enfants à des fins politiciennes inavouées.
La réaction des parents et la déclaration virulente que leur association a rendue publique, hier, montrent qu’il y a un temps pour la négociation, un temps pour l’écoute des opinions des uns et des autres et aussi un temps pour prendre les décisions.
L’heure a finalement sonné pour que l’école du peuple soit sauvée, et ce sont les enfants du peuple qui ont décidé d’accomplir la mission.
Avec la décision prise par l’Atupe invitant ses adhérents à accompagner, aujourd’hui, leurs enfants à leurs établissements pour dire aux enseignants syndicalistes «Basta, nos enfants n’ont pas à être impliqués dans vos conflits qui ne les concernent ni de près ni de loin», la crise que traverse l’école prend une nouvelle dimension.