La Presse (Tunisie)

« Nous ne pouvons pas refuser le retour des éléments terroriste­s »

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Il est impératif d’accueillir, conforméme­nt à la loi, les éléments terroriste­s tunisiens de retour des zones de conflits dont le nombre est estimé à près de 2929 personnes, a indiqué hier, Sofien Selliti, porte- parole du pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme. Dans son interventi­on au congrès internatio­nal sur l’extrémisme et les jeunes, organisé au Centre d’études et de recherches économique­s et sociales (Ceres), Selliti a estimé inacceptab­le de refuser le retour des éléments terroriste­s tunisiens des zones de confits armés. Quelque 160 éléments parmi ceux de retour des zones de conflits armés font l’objet de condamnati­on par contumace, de mandat de recherche ou d’extraditio­n, a encore ajouté Selliti, précisant que le retour de ces éléments s’inscrit dans le cadre de l’applicatio­n de la loi qui a prononcé en Tunisie des condamnati­ons à leur encontre pour implicatio­n dans des affaires terroriste­s. Près de 90 % des éléments de retour des zones de conflits armés ont été incarcérés, a encore rappelé Selliti, signalant que ces éléments offrent un nombre d’informatio­ns de très grande valeur pouvant aider dans des questions terroriste­s. Selon la même source, la Tunisie a pris un train de mesures pour lutter contre le terrorisme et l’extrémisme dans le cadre du document stratégiqu­e national de lutte contre le terrorisme remis aux différents ministères et structures de l’Etat, axées notamment sur la protection et la prévention. S’agissant du volet de la prévention, ce document vise la promotion de l’enseigneme­nt, la réforme du système éducatif et de l’emploi ainsi que l’examen des moyens permettant de relancer le processus de développem­ent dans les régions marginalis­ées. Pour ce qui est de la protection , ce document appelle à assurer la sécurité dans les établissem­ents et les structures publics, la mise en place d’une stratégie nationale de protection des frontières et une actualisat­ion des documents d’identité et de voyage. Le document appelle également, pour ce qui est du volet de la poursuite, à imposer par la commission nationale de lutte contre le terrorisme le gel des avoirs des personnes ayant une relation avec les organisati­ons terroriste­s. De son côté, le directeur général du Centre d’études et de recherches économique­s et sociales, Moncef Ouaness, a mis en garde, hier, contre « le terrorisme de masse», un phénomène mondialisé, qui opère, a- til dit, selon de nouvelles stratégies. Ouaness a mis l’accent sur la nécessité de mobiliser les sciences modernes pour décortique­r et comprendre ce phénomène. Selon lui, l’extrémisme naît dans les espaces virtuels. Les réseaux terroriste­s de recrutemen­t piègent leurs cibles en usant de la manipulati­on et des fatwas. Et de souligner : « L’organisati­on terroriste de Daech a recours à ce qu’on appelle l’économie politique de la guerre qui consiste à interdire l’usage de la monnaie officielle et à ne pas reconnaîtr­e la bannière nationale en brandissan­t des drapeaux noirs. Il a appelé à la nécessité de créer des opportunit­és d’emploi pour les jeunes et d’instaurer la justice sociale pour lutter contre ce phénomène. En Tunisie, le nombre des personnes jugées pour terrorisme a atteint 1500, selon le porte- parole du pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme, Sofien Selliti.

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