On s’y bouscule !
C’est hier que 15 points de vente directe du producteur au consommateur ont été ouverts en même temps à Tunis et devront rester opérationnels pendant les 20 premiers jours du mois du Ramadan. Nous avons visité le premier d’entre eux, celui de l’avenue Bou
L’immense tente de l’avenue Bourguiba à Tunis, face à la fontaine musicale avec plus de 50 m de longueur sur 10 m de largeur, accueillait, hier, une foule de Tunisiens de tous âges séduits par l’annonce en très gros caractères, sur le fronton de la tente: du producteur au consommateur. Un vocable magique pour les Tunisiens qui subissent l’explosion des prix comme chaque année pendant le mois de Ramadan et qui espèrent que ce genre de points de vente directe leur feront bénéficier d’une remise conséquente sur les produits agricoles. Ce premier point de vente directe basé à l’avenue Habib Bourguiba a été inauguré hier dans la matinée par le chef du gouvernement et le ministre de l’Agriculture et nos concitoyens se sont alors mis à affluer vers l’énorme tente. Quand on y entre, on voit tout de suite que les Tunisiens font confiance à ce genre d’initiative et viennent en foule pour profiter de l’aubaine.
Files d’attente devant les «stars»
La première catégorie est évidemment celle des «stars», dont on ne peut rater la position grâce à une vraie file d’attente où on s’observe avec sérieux et où on ne laisse sa place à personne : il s’agit d’abord évidemment de la viande rouge — notamment la habra — et de la viande d’agneau. Prix affiché : 19,8 dinars le kilogramme. Ce n’est pas la seule file d’attente, car une autre file (cette fois une grande foule) se forme naturellement au niveau des tomates, poivrons... et on en saisit tout de suite la raison quand on jette un coup d’oeil sur les prix, avec les pommes de terre à 600 millimes le kilo, les poivrons doux à 1 dinar tout rond, les tomates à 1,2 dinar et les oignons à 600 millimes. Il reste encore une autre foule que l’on ne peut manquer, cette fois devant le rayon des dattes qui se vendent à 6,5 dinars le kilogramme. Ainsi, on ne se bouscule pas pour la viande blanche, notamment le poulet, vendu à près de 6,5 dinars, comme le propose le rayon d’une marque connue, mais aussi entre 13,5 dinars le kilo d’escalope et 5,150 le kilo d’ailes chez une autre marque. Reste les produits qui n’attirent pas la foule mais qui connaissent tout de même une attention de passage de la part de la majorité alors que les ventes n’y sont pas aussi animées que du côté des «stars». Ici, il s’agit du miel, des épices, de la bsissa, de la chriha, des fromages... et aussi des fruits. Dans tous les cas de figure, nos concitoyens étaient ravis de cette petite bouffée qui leur fait sentir qu’ils ne se sont pas fait avoir par les intermédiaires mais ce n’est évidemment pas aussi simple, puisque cette initiative des points de vente directs ne peut vraiment donner la pleine mesure de son influence sur les prix que si elle est généralisée. Certes, le ministère de l’Agriculture est en train de coordonner avec ses directions régionales pour ouvrir d’autres points de vente dans les autres gouvernorats, mais en attendant l’influence qu’ils ont ne peut être que minime.