Londres veut s’accorder une prolongation
Le Royaume-Uni pourrait continuer à s’aligner sur les règles de l’Union européenne, pendant une période pouvant aller jusqu’à deux ans après la fin de la phase de transition
AFP — Le gouvernement britannique envisage de prolonger quelque peu son maintien dans l’union douanière européenne après la période de transition post-Brexit, craignant que les nouveaux accords commerciaux visés ne soient pas prêts à temps, rapportait la presse britannique hier. Selon le journal The Telegraph, les principaux ministres du gouvernement ont convenu cette semaine que le Royaume-Uni continuerait à s’aligner sur les règles de l’Union européenne, pendant une période pouvant aller jusqu’à deux ans après la fin de la phase de transition, en décembre 2020. Le Royaume- Uni doit quitter l’UE en mars 2019 tout en restant dans l’union douanière pendant la période de transition, le temps de se mettre d’accord sur un nouveau partenariat. Cependant, l’inquiétude grandit quant à la date de mise en place d’un nouveau système douanier car le gouvernement n’a pas encore tranché sur la solution qu’il souhaite proposer à Bruxelles. L’idée d’étendre la période de transition a été évoquée à plusieurs reprises ces dernières semaines, notamment par le ministre chargé des Entreprises, Greg Clark. Theresa May a répété hier, à son arrivée à un sommet en Bulgarie, que «le Royaume-Uni quitterait l’union douanière», mais sans donner de date. L’hypothèse d’un maintien prolongé dans l’union douanière a fait grimper la livre pendant la nuit de mercredi à jeudi. Selon Jasper Lawler, chef de la recherche à London Capital Group, une plateforme de trading en ligne, les traders attendent cependant «une forme de confirmation». De leur côté, les partisans d’une franche rupture avec l’UE grincent des dents. «Les gens ont voté pour partir, pas pour un purgatoire perpétuel», a déclaré au Telegraph le député conservateur Jacob Rees-Mogg. Le gouvernement britannique a promis de réduire autant que possible les contrôles frontaliers sur les marchandises entrant et sortant de l’UE, et aussi d’éviter toute frontière «dure» entre l’Irlande du Nord et la République d’Irlande, membre de l’UE. En même temps, il veut conclure ses propres accords commerciaux avec des pays non membres de l’UE, ce qui signifie qu’elle n’acceptera pas de tarifs communs externes. Mais les solutions qu’il propose pourraient prendre des années à mettre en oeuvre, d’où l’idée de prolonger la transition, peut-être pour deux ans selon le Telegraph.