La Presse (Tunisie)

Une victoire, des interrogat­ions…

- Karray BRADAI

Les Etoilés ont enfin renoué avec les victoires, même si la manière n’était pas au rendez-vous.

L’Etoile n’a pas été encore une fois à la hauteur du rendez-vous qui l’attendait avant-hier au stade olympique de Sousse. Face à un club zambien motivé mais naïf, les camarades de Lahmar ont beaucoup cafouillé avant de signer un succès après trois matches sans victoire, respective­ment face à Agosto (1-1) en Ligue des champions, l’USBG (1-2) en ligue et face au CA (1-4) en finale de la coupe de Tunisie. Devant un public bouillant, l’ESS n’a pas montré le visage qu’il fallait. Les coéquipier­s de Jmel ont été dépassés dans l’envie et la combativit­é. Deux valeurs cardinales du sport de haut niveau qu’ils devront retrouver s’ils veulent un jour remporter la Ligue des champions. Mais si l’ESS a failli essuyer une autre déception, ce n’est pas un hasard, cela est dû à une question d’état d’esprit. En clair, les Zambiens de Zisco United ont mieux préparé ce choc, et les Etoilés — sous pression — l’ont pris à la légère. Certes, il a fallu deux bévues de la défense zambienne pour que Brigui et Marai donnent une victoire inespérée et guère convaincan­te. Il serait temps pour les Etoilés de retenir cette leçon et de rectifier plusieurs choses. Au regard des prestation­s du club du Sahel et du potentiel de son effectif, il est clair que l’Etoile a fait preuve de trop de suffisance sur ce match. Sans réussir à se montrer vraiment dangereux devant le bloc zambien qui n’a craqué qu’en seconde période après deux mauvais placements de l’axe central adverse, Lahmar, M’sakni, Ghazi Abderrazak ont sorti une prestation moyenne. Les Zambiens bien conduits par Kambolo, Chikondo et Owino se sont montrés à leur avantage pour menacer sérieuseme­nt le gardien Krir en première mi-temps. Du côté de l’ESS, aucun joueur n’est sorti du lot. Si cela se produit au quart de finale de la Ligue des champions, les conséquenc­es seraient pires. «L’essentiel pour nous était d’arrêter notre série négative. Le match a été difficile vu l’ambiance électrique qui a dominé les débats. Mes joueurs ont commis beaucoup d’erreurs impardonna­bles, en première mi-temps. A la reprise, ils se sont un peu libérés après le but précoce de Brigui. La réaction était bonne mais nous avons souffert pour gagner. J’ai travaillé avec les moyens du bord. Il faut renforcer l’effectif pour la Ligue des champions. Tout sera plus clair durant cette longue trêve» ,a souligné Madhoui qui a condamné la grogne des supporters. Avec un schéma en 4-3-3, l’ESS a trouvé beaucoup de problèmes pour imposer son jeu en raison de la méforme totale de Lahmar et de M’skani; ce duo n’a pu alimenter Marai, toujours aussi généreux, et Bangoura toujours individual­iste. La question du repli défensif du trio offensif commence à trouver un écho. Bangoura et M’sakni ne reviennent que lorsqu’ils sont coupables l’une perte de balle et encore. A la reprise, Kachrida a enfin épaulé l’attaque sur le côté droit et a trouvé Brigui pour ouvrir le score (46’). La réaction des Zambiens a été rapide et à la 54’, ils ont failli égaliser. Mais sur une hésitation défensive, Bangoura (enfin) centre et Marai aggrave le score (58’). Après ces deux buts des Etoilés, ce fut le néant. Les Zambiens se sont jetés corps et âme pour égaliser mais en vain, en dépit du recul massif des locaux. Ils ont enfin été récompensé­s par un but de Okenbo après une gaffe de Krir. La victoire est venue au bon moment pour apaiser la pression des supporters encore mécontents de la prestation de leur équipe favorite. Madhoui a des idées de jeu, mais il semble prisonnier de la pression de ses dirigeants, et de celle de ses joueurs qui auront du mal à se remettre en question.

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Réaction d’orgueil salutaire de l’ESS en C1

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