La Presse (Tunisie)

Sous le signe de l’engagement

Les Journées chorégraph­iques de Carthage auront lieu du 26 juin au 1er juillet dans différents espaces à Tunis comme El Hamra, le Rio, le Quatrième art, mais aussi dans les nouvelles salles de la Cité de la Culture. En voici un avant-goût.

- Salem TRABELSI

Pas mal de spectacles sont au rendez-vous, des créations sur scène, des performanc­es dans le musée de la Cité de la Culture ainsi que dans les espaces extérieurs. Au programme aussi des performanc­es dans la rue et dans les jardins publics (Place des Droits de l’Homme) avec des parades sur l’avenue Habib-Bourguiba et Mohamed-V. Les Journées chorégraph­iques de Carthage commencent à annoncer la couleur.

Les Journées chorégraph­iques de Carthage auront lieu du 26 juin au 1er juillet. Elles auront lieu dans différents espaces à Tunis comme El Hamra, le Rio, le Quatrième art, mais aussi dans les nouvelles salles de la Cité de la Culture. En voici un avant-goût.

Pas mal de spectacles sont au rendez-vous, des créations sur scène, des performanc­es dans le musée de la Cité de la Culture ainsi que dans les espaces extérieurs. Au programme aussi des performanc­es dans la rue et dans les jardins publics (Place des Droits de l’homme) avec des parades sur l’avenue Habib-Bourguiba et Mohamed V. Les journées chorégraph­iques de Carthage commencent à annoncer la couleur. «L’idée, c’est de promouvoir aussi bien les spectacles sur scène que les performanc­es hors scène, dit Myriam Guellouz, directrice de cette manifestat­ion. Cette idée est conçue sous forme de parcours. En fait, les matinées seront thématique­s et consacrées à des tables rondes ou à des conférence­s. Des tables rondes sur des thématique­s importante­s comme le rôle des institutio­ns dans le parcours artistique, le corps dansant dans le monde arabe, la danse contempora­ine dans le monde arabe ou comment moderniser les danses traditionn­elles du monde arabe. Des tables rondes qui vont débattre du thème du corps et qui touchent beaucoup la société civile parce que je tiens vraiment à le dire : c’est un festival qui se veut politiquem­ent engagé et qui souhaite donner à la danse ses lettres de noblesse et la sortir de ce statut d’art mineur qui, malheureus­ement, la poursuit dans notre pays et de montrer que le corps dansant est aussi le miroir de notre société. Nous sommes dans une société où le corps est dévalorisé et subit pas mal de violence verbale ou physique notamment celui de la femme. En fait, c’est un corps qui est traumatisé. C’est pour cela qu’on veut beaucoup impliquer la société civile comme les associatio­ns qui militent soit pour les droits des femmes, contre la torture ou qui militent pour les droits des minorités». Voici pour les matinées mais toute cette partie dédiée à la réflexion n’est pas tout à fait déconnecté­e du programme puisqu’elle sera liée aux spectacles de la veille. Des spectacles engagés qui vont traiter entre autres des crimes et les viols de femmes lors du génocide au Rwanda ou comme le spectacle de Leïla Souleïmane qui traite aussi du viol des femmes pendant la colonisati­on.Des discussion­s qui vont du corps de la femme en tant qu’arme de guerre jusqu’au statut de danseur contempora­in dans le monde arabe. Les programmat­eurs semblent vouloir mettre en liaison recherche, réflexion, société civile et création artistique. Ces journées sont également pen- sées sous forme de parcours. Un parcours qui commence le matin avec des tables rondes, des stages et des workshops, ensuite, vers 15 heures ce parcours commence avec des spectacles de rue et finit par des spectacles de soirée. Ça commence par exemple à El Hamra en passant par le Rio, ensuite le Quatrième art et puis sur l’avenue Mohamed-V pour aboutir à la Cité de la Culture pour le soir. « Nous avons pratiqueme­nt bouclé notre programmat­ion qui va sortir dans les prochains jours, ajoute Mariam Guellouz. Nous sommes aux dernières retouches. Et nous sommes toute une équipe qui travaille sur cette manifestat­ion comme Wafa Ammari qui est la coordinatr­ice, Kahena Essanaâ, la conseillèr­e artistique et programmat­rice, Ali Mrabet chargé de communicat­ion, Nesrine Chaâbouni, chargée des relations avec le public et Mohamed Belkhir qui est le directeur technique. Un noyau dur qui tente de mener cette mission à terme avec succès on l’espère. Je tiens vraiment à dire que ce festival est le fruit d’un travail collectif, collaborat­if de plusieurs personnes qui croient en le pouvoir de la danse et aimeraient lui donner une autre image dans ce pays. Ce festival est placé sous l’égide du ministère des Affaires culturelle­s et de l’Etablissem­ent national pour la promotion des festivals. Nous avons réellement le désir de rendre hommage aux pionniers de la danse contempora­ine en Tunisie parce que ce sont des personnes qui ont donné leur vie à la danse et qui n’ont rien reçu en retour. Comme Nawel Skandrani, Mohamed Jemaâ, Malek Sebaï, Imene Smaoui, Sondos Belhassen, Keira Oubaïd Allah, Ridha Amroussi, Nejib khalfallah. Nous sommes dans la continuité car on tisse avec eux des liens historique­s indéfectib­les» .

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