L’insoutenable calvaire des chaussées
Couches d’asphalte éventrées, nids de poule. Les riverains de la cité Ghazala souffrent le calvaire
Si l’Occident peut et doit s’enorgueillir de s’être doté de routes solidement bitumées et où l’automobiliste a souvent l’impression de rouler sur un tapis, il n’en est pas évidemment de même chez nous qui accusons, dans ce domaine, des dizaines d’années de retard. Et cela en dépit d’importantes réalisations engrangées par l’Etat en matière de consolidation du réseau routier dans le pays. Dans ce registre, la cité Ghazala (délégation de Raoued) demeure tout simplement une énigme, un casse-tête qui taraude l’esprit de ses habitants. C’est d’autant plus vrai que près de 80% des chaussées de cette cité sont encore dans un état piteux : couches d’asphalte éventrées, nids de poule à gogo et tous les accessoires d’un décor maussade et lugubre. Au point que l’on peut dire qu’un pilote champion de Formule I s’y perd et y laisse des plumes. Les habitants de la cité, eux, sont inconsolables. Eux qui sont condamnés, au volant de leurs voitures, à des acrobaties quotidiennes affolantes pour se rendre à leur travail ou pour rentrer chez eux. Eux dont les véhicules, aussi neufs soient-ils, sont devenus, ô fatalité, de fidèles clients des mécaniciens, en quête désespérée d’une pièce de rechange (généralement des roulements) parfois introuvable. «En l’espace de seulement six mois, j’ai dû réparer ma bagnole à trois reprises», se lamente un habitant du coin qui évoque l’obligation de la mobilisation, à cause justement du mauvais état des chaussées, d’un budget annuel pour les allers et retours au service du garagiste des environs.
Le comble des paradoxes
Le constat devient encore plus amer lorsqu’on atteint le comble des paradoxes. Premièrement, une cité dite résidentielle et huppée comme celle de Ghazala, aurait dû être normalement mieux lotie, ses habitants étant généralement des cadres, des hommes d’affaires et même des commis de l’Etat qui, plus est, payent leurs impôts et contribuent à la promotion de l’économie nationale. Deuxièmement, il est inadmissible de voir les conseils municipaux qui se sont succèdé «ignorer», volontairement ou pas, les chaussées de cette cité et «s’occuper, régulièrement et à répétition, de celles des cités avoisinantes! Troisièmement, la route nationale allant de la zone de Nkhilet à Raoued, bien qu’en bon état et donc aisément praticable, s’est offert, récemment, une nouvelle toilette, avec d’énièmes travaux de bitumage lancés par le ministère de l’Equipement et de l’Habitat, alors que, à deux pas, et plus exactement à la cité Ghazala, la municipalité sommeille encore et brille par son absence. Un «ni vu ni connu» en bonne et due forme! C’est à n’y plus rien comprendre, n’est-ce pas nos chers édiles muncipaux? Dans cette cité «sinistrée», on attend aujourd’hui, avec autant d’impatience que d’anxiété, l’après-élections municipales pour espérer voir venir la délivrance.