Tout pour relever les défis de la saison estivale
Objectif : offrir des prestations de qualité aux touristes et aux locaux
Nos hôtels sont-ils prêts pour relever les défis de la saison estivale, version 2018? Apparemment oui, oseronsnous répondre, en s’adossant aux préparatifs qu’ils sont en train d’achever, tambour battant et sans le moindre répit. En effet, il nous a été donné de constater que la campagne 2018 a été lancée plus tôt que d’habitude sous forme de travaux de réaménagement et de rénovation des hôtels (extension, embellissement, peinture, badigeonnage, engazonnement…). Certains hôteliers, le charme du marketing aidant, sont allés jusqu’à refaire le décor architectural de leurs établissements pour qu’ils soient plus attirants, plus «in» et, par conséquent, aptes à concurrencer leurs voisins. Des recrutements ont été opérés pour renforcer les rangs du personnel exerçant dans tous les services. Et là, des gérants qui savent sur quel pied danser n’ont pas hésité à mettre le paquet pour s’offrir le meilleur cuisinier, celui-là même que choyaient tant d’hôtels. «Oui, les bons cuisiniers, on se les arrache, on leur fait les yeux doux», avoue un hôtelier loin d’être un novice en matière de gastronomie qui constitue, selon ses dires, le fer de lance du rendement de son établissement. «J’ai toujours, affirme-t-il, joué à fond cette carte étant donné le goût raffiné d’une catégorie de touristes et les exigences parfois exagérées d’une autre partie de ma clientèle. Et il va sans dire que je suis obligé de m’exécuter, par crainte de les perdre». Toujours volet gastronomie, tout a été fait pour combattre cette… bête noire qu’est la pénurie. En ce sens que dans les dépôts et les magasins des établissements hôteliers ont été stockées d’importantes quantités de denrées alimentaires, de boissons, de laitages et d’eau minérale avec ceci de nouveau, à savoir l’augmentation vertigineuse de ces stocks. «Cette hausse remarquable est rendue inévitable par les prévisions très optimistes émises récemment par la tutelle concernant le nombre de touristes et de nuitées pour l’été 2018», explique un hôtelier, visiblement enthousiaste et rassuré.
Le pari de la sécurité
L’autre souci, et non des moindres, de nos hôteliers, c’est la sécurité. Avec un grand S, faut-il le souligner, étant donné que eux-mêmes, l’Etat et le citoyen lambda sont tous persuadés que le pays n’est pas encore définitivement à l’abri des menaces terroristes. Les souvenirs des tragiques attentats de Sousse (26 juin 2015), du musée de Bardo (18 mars 2015), du bus de la garde républicaine (24 novembre 2015) et de Ben Guerdane (7 mars 2016) sont, qu’on le veuille ou pas, encore vivaces. Celui notamment de Sousse qui a frappé un hôtel de renom et fait 35 tués parmi les touristes, a été, ne l’oublions pas, d’autant plus dévastateur et lourd de conséquences que les espoirs d’une reprise du secteur touristique ont été alors subitement réduits à néant. Maintenant, Dieu merci, que la situation s’est nettement améliorée à la faveur d’un come- back fulgurant de nos forces de sécurité et de l’armée, tous nos hôteliers prient aujourd’hui pour que cet acquis perdure. «Bien entendu, on n’a qu’à jubiler face à ce retour à la normale», pavoise un hôtelier qui espère qu’«il ne s’agit pas toutefois d’une accalmie éphémère». De toute façon, rien ne semble avoir été négligé, en vue d’éviter à la haute saison touristique un faux pas sécuritaire. En effet, outre des frontières aérienne, terrestre et maritime désormais lourdement armées et dotées de nouveaux radars ultrasophistiqués, l’Etat a pris récemment d’importantes mesures préventives au profit des différentes unités touristiques que compte le pays, avec notamment leur quadrillage systématique qui consiste à y établir une surveillance à distance 24 heures sur 24. Les effectifs de la police touristique qui veilleront au grain le long du littoral ont été également étoffés. De leur côté, la plupart des hôteliers ont augmenté le nombre de leurs propres agents de sécurité dont les plus expérimentés ont été enrôlés au prix fort, pour éviter la moindre faille, le moindre relâchement de vigilance. Et pour que le tableau soit encore plus lumineux, ces agents, triés sur le volet, seront appelés à collaborer étroitement avec la police sur place, synchronisation des efforts oblige. Au final, et à voir toutes ces mesures de préventions, on peut dire, sans excès d’optimisme, qu’on ne… bronzera pas idiot, cet été.