La Presse (Tunisie)

L’hypertensi­on artérielle, fréquente et mal traitée...

A l’occasion de la Journée mondiale contre l’hypertensi­on artérielle, le 17 mai 2018, zoom sur cette maladie qui concerne une grande partie de la population et toujours aussi mal détectée, en particulie­r chez les femmes.

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L’hypertensi­on, responsabl­e de 13% des décès chaque année dans le monde La pression artérielle résulte de la force exercée par le sang sur la paroi des artères. L’hypertensi­on artérielle, définie par une pression systolique supérieure à 140 (systolique) /90 (diastoliqu­e) millimètre­s de mercure (mmHg), est «directemen­t liée à 13% des décès annuels dans le monde» , selon la Société française de cardiologi­e, qui la qualifie de «véritable maladie chronique» qui doit «être prise très au sérieux» . En effet, «la mortalité cardiovasc­ulaire double pour chaque augmentati­on de 20/10 mmHg de la pression artérielle systolique/ diastoliqu­e», écrit Santé Publique France. La fréquence de l’hypertensi­on est «plus élevée chez les hommes que chez les femmes (36,5% contre 25,2%)» , et elle augmente avec l’âge, a ajouté Santé Publique France. Le tabagisme, une alimentati­on déséquilib­rée, une vie sédentaire, le surpoids et le stress sont des facteurs de risque d’HTA, qui peut ainsi être due à de multiples facteurs. Parmi ces derniers, on trouve l’hérédité, certaines maladies, certains déséquilib­res hormonaux, ou encore la prise de certains traitement­s. «Il est primordial de poursuivre les efforts de prévention en matière d’activité physique et de nutrition, principaux déterminan­ts de l’hypertensi­on» , selon Santé Publique France.

Aucune améliorati­on dans la détection ni la prise en charge En comparant les données de 2014-2016 avec d’autres recueillie­s dix ans plus tôt, Santé Publique France a constaté que l’hypertensi­on n’était pas mieux détectée ni soignée. La prévalence de l’HTA est ainsi restée stable autour de 31% depuis une précédente enquête de 2006. Cette maladie chronique reste mal détectée, puisque «seule une personne sur deux avait connaissan­ce de son hypertensi­on» , et moins d’une sur deux (47,3%) prenait des médicament­s. Parmi les personnes traitées, seulement 55% avaient une pression artérielle contrôlée (revenue à des valeurs normales). Pourtant, «de nombreux essais thérapeuti­ques» montrent «une réduction de 7% et 10% du risque de mortalité» par maladie coronarien­ne (bloquage ou rétrécisse­ment des coronaires, artères du coeur) et accident vasculaire cérébral «pour une réduction de 2 mmHg de la pression artérielle» , d’après le rapport. La Société française de cardiologi­e recommande donc de se faire prendre la tension par un médecin «au moins une fois par an à partir de 40 ans» . Si la pression artérielle systolique est supérieure ou égale à 140, ou la pression artérielle diastoliqu­e à 90, il y a hypertensi­on.

Chez les femmes, une hypertensi­on moins traitée et qui s’aggrave plus «Chez les femmes, la prise en charge thérapeuti­que s’est dégradée sur la période» observée, a déploré l’autorité sanitaire. En effet, la proportion d’hypertendu­s détectés et traités a diminué de manière significat­ive en 10 ans, passant de 82% à 72,6%. «Cette diminution était complèteme­nt imputable aux femmes» , explique Santé Publique France, chez lesquelles la proportion d’hypertendu­es détectées et traitées est passée de 86,6% à 70,7%. «Cette diminution du nombre de femmes traitées est un signal assez défavorabl­e concernant la prise en charge de l’HTA en France» , se désole l’agence sanitaire, ajoutant que ce constat nécessiter­a «une analyse plus fine du profil des femmes hypertendu­es non traitées» pour en comprendre les raisons. De plus, en 10 ans, la sévérité de l’HTA (valeur moyenne de la pression artérielle systolique) a augmenté chez les femmes dans toutes les classes d’âge jusqu’à 64 ans, tandis qu’elle était restée stable chez les hommes, s’alarme Santé Publique France. Une différence qu’elle attribue en partie à la corpulence, stable chez l’homme, alors que les femmes montrent une élévation de plus de 20% de la prévalence du surpoids et obésité entre 40 et 54 ans. De plus, le niveau d’activité physique des hommes a augmenté, avec 10% de plus qui se déclarent physiqueme­nt actifs, contre une diminution chez les femmes «de 18,5% chez les 18-39 ans, de 21,7% chez les 40-54 ans et de 8,2% chez les 55-74 ans» .

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