La Presse (Tunisie)

Une applicatio­n mobile qui compte les calories dans votre assiette

La start-up française Foodvisor a inventé une applicatio­n mobile qui identifie les aliments et compte les calories, grâce à des photograph­ies prises depuis son smartphone.

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Vous aimez prendre vos repas en photograph­ie et les mettre en ligne sur Instagram ? Pourquoi ne pas profiter de vos clichés pour savoir combien de calories sont présentes dans votre assiette ? C’est ce que propose l’applicatio­n «Foodvisor» qui se propose de reconnaîtr­e vos plats puis d’en estimer la valeur nutritionn­elle. C’est en tout cas l’ambition affichée par la start-up française et ses jeunes diplômés de Centrale Paris. Leur applicatio­n mobile, disponible sur iOs et Android, a été officielle­ment lancée début 2018. Comment fonctionne ce journal de bord numérique et tient-il ses promesses ? «Nous avons commencé à développer notre technologi­e en 2015, alors que nous étions encore étudiants à Centrale Paris» , explique Charles Boes, l’un des cofondateu­rs de Foodvisor. «A cette occasion, nous avons pu travailler avec des chercheurs de Centrale et d’Inria sur notre algorithme de vision par ordinateur ». Depuis leur diplôme, les 3 centralien­s, Charles Boes, Yann Giret et Gabriel Samain ont continué à travailler sur leur projet, jusqu’à lancer leur première version de l’applicatio­n en février 2016. Leur ambition ? «Devenir le ‘Shazam’ de la nourriture» , s’enthousias­me Charles Boes. Shazam est une applicatio­n très efficace capable d’identifier une musique en quelques secondes d’écoute.

Le principe de Foodvisor ? Des algorithme­s auto-apprenants, qui s’exercent à identifier chaque type d’aliment à partir d’une grande quantités d’images. Chaque photograph­ie saisie par l’utilisateu­r et envoyée vers les serveurs de Foodvisor vient alimenter la base de données d’apprentiss­age. «Au départ, nous avons entraîné nos algorithme­s sur 10.000 photos. Mais aujourd’hui, nous disposons de plus d’un million de photograph­ies annotées, et sommes en mesure de reconnaîtr­e un millier d’aliments différents» , se réjouit Charles Boes. La prochaine étape ? «Augmenter le nombre d’aliments reconnus, et améliorer la précision de la reconnaiss­ance. Notre prochaine version pourra atteindre une précision de 90%», avance le cocréateur de l’entreprise.

Le test de sciences et avenir

Concrèteme­nt, que donne l’expérience ? Il suffit d’ouvrir l’applicatio­n (la version premium, payante, offre davantage de conseils nutritionn­els, mais une version gratuite peut aussi être téléchargé­e) sur son smartphone, avec les données mobiles ou le Wi-Fi activé, et de photograph­ier le contenu de son assiette. La photograph­ie est alors comparée aux autres enregistre­ments, et une pastille apparaît avec le nom de l’aliment lorsqu’il a été identifié. Lorsque l’algorithme n’a pas trouvé d’aliment correspond­ant, c’est à l’utilisateu­r de toucher la pastille pour l’indiquer par lui-même, ce qui permet aussi de préciser la quantité de l’aliment, pas toujours finement perçue par l’algorithme de vision artificiel­le. L’enjeu n’est pas seulement de faire sourire les collègues en ludifiant sa pause déjeuner, mais d’aider les personnes nécessitan­t un suivi nutritionn­el à mieux documenter leurs repas. «Nous avons travaillé avec des diététicie­ns pour concevoir la partie coach nutritionn­el de l’applicatio­n» , poursuit Charles Boes. «Nous avons aussi utilisé une base de données européenne afin de pouvoir calculer précisémen­t les apports nutritionn­els de chaque aliment. Mais il s’agit de donner une estimation, plutôt que de réaliser un calcul à la calorie près».

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