Que de défis pour les nouveaux édiles municipaux
Plusieurs dossiers seront remis sur la table : voirie, constructions anarchiques…
Et maintenant, au travail, semblent (doivent?) lancer en choeur les vainqueurs des dernières élections municipales dans la commune de l’Ariana. Après l’euphorie de la victoire, les voilà embarqués dans des tractations qu’on dit ardues et serrées, en vue de la composition finale de l’équipe municipale appelée à «régner» pour cinq ans. Et alors que ces tractations battent leur plein, il est bon de rappeler aux heureux lauréats, toutes tendances confondues, qu’ils ne sont pas conviés à une… promenade de santé, compte tenu de la lourdeur des dossiers qu’ils auront à ouvrir et rouvrir d’une part et des innombrables autres défis qui les attendent, d’autre part. Il est vrai que dans cette immense commune où l’explosion démographique et l’expansion urbaine continuent de plus belle et demeurent pour le moment incontrôlables (ou presque), il a été toujours question de pain sur la planche pour tous les conseils municipaux qui se sont succédé et dont la plupart, faut-il le souligner, s’étaient malheureusement contentés de limiter les dégâts, faute de moyens, mais aussi de stratégies et de finish. Les nouveaux venus feront-ils mieux? Oui et non. Oui s’ils emprunteront la voie de la raison en s’armant de détermination, du sens de la responsabilité, de sagesse et de patriotisme dans l’exécution des réformes de sauvetage pour lesquelles ils ont été élus. Non si la lutte des clans et les intérêts politiques étroits s’en mêleront au sein d’une équipe multiforme et, pour une fois dans l’histoire de la municipalité, mutlicolore.
Foncièrement, les vainqueurs du scurtin du 6 mai dernier ne sont pas sans savoir qu’ils auront du pain sur la planche face à la montagne de défis qui pointe à leur horizon. Et parmi ces dossiers à dépoussiérer absolument, nous citons ceux qui sont considérés comme prioritaires, à savoir les phénomènes des constructions anarchiques, du commerce parallèle et de la voirie. Le premier fait encore de la résistance, en dépit des coups durs qu’il a essuyés depuis 2016. L’effet dissuasif n’ayant pas fait tache d’huile, on continue aujourd’hui, dans une discrétion qui frise l’immunité, de construire un peu partout sans permis de bâtir! Le commerce parallèle n’est pas en reste, puisqu’il est revenu récemment à la charge par étals anarchiques interposés, après une éclipse qui s’est avérée, hélas, de courte durée. Volet voirie, il n’y a pas lieu non plus de pavoiser, plusieurs artères étant encore en piteux état, particulièrement dans les cités Ennozha, Borj Baccouche, Ariana supérieure et même dans certains endroits des cités pourtant huppés d’El Manazeh VI, VII, VIII et d’Ennasr I et II. Ici et là, nids de poule et trottoirs lézardés arborent tou- jours une... bonne santé! Un effort supplémentaire devra également être entrepris dans le chapitre environnemental où les espaces verts, outre leur nombre réduit, souffrent du manque d’entretien. Autre urgence devant les nouveaux édiles municipaux, la circulation. Et là, il est important de souligner que les éternels goulots d’étranglement, notamment à l’Ariana-ville et El Menzah VI, ont fini par écorner l’image de la commune, rendant la vie dure tant aux automobilistes qu’aux riverains. Ce phénomène, c’en est vraiment un, s’est même offert, au lendemain de la révolution, un coup de fouet incroyable avec l’invasion ravageuse des taxis collectifs ( ennakl errifi) qui envahissent chaussées et trottoirs, de jour comme de nuit, en net flagrant délit de transgression de la loi. Et dire qu’aucun conseil municipal n’a pu mater ces envahisseurs! Et ce n’est pas fini, puisque beaucoup de choses restent à faire dans d’autres domaines tels que la fréquence de la collecte des ordures ménagères, la généralisation de l’éclairage public, le renouvellement du réseau d’assainissement des eaux usées et des eaux pluviales, ainsi que l’entretien de l’infrastructure sportive existante (stades et salles), l’assouplissement des prestations de service aux guichets des arrondissements municipaux, le renforcement du parc automobile et l’amélioration des recettes émanant des taxes municipales. Autant dire qu’il faudra absolument relever, en vue de jours meilleurs. Les nouveaux élus nous entendront-ils de cette oreille? Faisons-leur confiance, sait-on jamais...