La Presse (Tunisie)

Guterres promet de soutenir la force du G5 Sahel

La Minusma apportera tout le soutien possible à cette force, a assuré le secrétaire général de l’ONU

- Retards persistant­s

AFP - Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a plaidé hier dans le centre du Mali pour un soutien accru à la force conjointe mise sur pied par les pays du G5 Sahel pour lutter contre les jihadistes.

AFP - Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a plaidé hier dans le centre du Mali pour un soutien accru à la force conjointe mise sur pied par les pays du G5 Sahel pour lutter contre les jihadistes. Il a expliqué qu’il effectuait une visite de deux jours dans ce pays à l’occasion de la Journée internatio­nale des Casques bleus, le 29 mai, «avec les hommes et femmes courageux qui servent dans notre mission au Mali», la Minusma. Déployée en 2013, la Minusma, qui compte environ 12.500 militaires et policiers, a perdu plus de 160 Casques bleus, dont 104 dans des attaques, soit plus de la moitié des soldats de l’ONU tués sur cette période dans le monde. M. Guterres et sa délégation, accompagné­s par le ministre malien des Affaires étrangères Tiéman Hubert Coulibaly, sont arrivés en fin de matinée à Sévaré. Une étape prévue à Tombouctou (nord-ouest) a été annulée en raison des mauvaises conditions météorolog­iques. Accueilli par le gouverneur de la région de Mopti, le général Sidi Alassane Touré, il s’est aussitôt rendu au quartier général de la force conjointe du G5 Sahel —organisati­on régionale regroupant le Mali, le Burkina Faso, le Niger, la Mauritanie et le Tchad. «Je tiens à féliciter les soldats du G5 Sahel pour la façon dont ils sont déterminés à construire ce projet et à protéger les population­s civiles de la région, en même temps qu’ils assurent la sécurité de toute la communauté internatio­nale» face au «terrorisme» et à la criminalit­é organisée, a-t-il déclaré. «J’étais en faveur d’un mandat plus fort» du Conseil de sécurité, a-t-il indiqué, après le refus des Etats-Unis la semaine dernière d’une demande en ce sens présentée par le secrétaire permanent de l’organisati­on du G5 Sahel, Maman Sidikou. La Minusma apportera néanmoins tout le soutien possible à cette force, a assuré le secrétaire général de l’ONU. «Nous ferons un plaidoyer très fort pour que le G5 puisse disposer des ressources financière­s et matérielle­s nécessaire­s à son efficacité, et nous demandons également le développem­ent du Sahel parce qu’il n’y a pas de paix sans développem­ent», a-t-il ajouté.

Malgré l’accord de paix au Mali signé en mai- juin 2015, les violences ont persisté et se sont propagées du nord vers le centre et le sud, puis au Burkina Faso et au Niger voisins, se mêlant souvent à des tensions ou des conflits intercommu­nautaires. Le G5 Sahel a réactivé en 2017 son projet de force conjointe, pour laquelle il a recueilli plus de 410 millions d’euros. Dans un rapport sur la force conjointe publié le 8 mai, M. Guterres soulignait que «les autorités de l’État sont de moins en moins présentes dans le nord et le centre du Mali et dans le nord du Burkina Faso». «La communauté internatio­nale doit prendre sans tarder des mesures concertées pour inverser cette tendance», ajoutait-il. De plus, « la force conjointe tarde trop à devenir pleinement opérationn­elle», déplorait-il, exhortant les cinq pays concernés «à déployer au plus vite le restant de leurs troupes et à régler les problèmes de commandeme­nt et de contrôle». M. Guterres est accompagné dans cette visite par ses secrétaire­s généraux adjoints aux opérations de maintien de la paix et au soutien logistique, respective­ment Jean-Pierre Lacroix et Atul Khare, ainsi que par la directrice de l’Unicef, Henrietta Fore. Après un passage à Mopti, chef-lieu de la région, pour présenter ses condoléanc­es à la suite du décès de l’imam de la grande mosquée, il s’est rendu au camp de la Minusma pour rencontrer des représenta­nts de la société civile. Le secrétaire général de l’ONU a annoncé qu’en ce mois de Ramadan, il observerai­t le jeûne hier par «solidarité». Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à AlQaïda, en grande partie chassés ou dispersés par une interventi­on militaire lancée en janvier 2013 à l’initiative de la France, qui se poursuit actuelleme­nt. Mais des zones entières échappent au contrôle des forces maliennes, françaises et de l’ONU, régulièrem­ent visées par des attaques meurtrière­s.

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Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres avec les Casques bleus de la Minusma au Mali, avant-hier

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