La Presse (Tunisie)

Un lourd fardeau pour les parents…

- S.AH.

Des candidats incommodés par la chaleur et le jeûne sont obligés de réviser dans des conditions difficiles malgré le bourrage de crâne qu’engendrent les cours particulie­rs…

La session principale du baccalauré­at débutera le 6 juin et se poursuivra jusqu’au 13 juin prochain. Coïncidant avec le mois de Ramadan, la révision n’a pas été facile pour de nombreux candidats. Et pour cause! Plusieurs d’entre eux ont choisi de jeûner. L’effet commence à se faire ressentir pour beaucoup de candidats : visage pâle, traits tirés, yeux cernés par la fatigue.... Houssem Mannoubi, candidat de la section Economie et gestion, a affirmé , le sourire aux lèvres, que «le fait que Ramadan coïncide cette année avec la semaine de révision de l’épreuve du bac ne m’a pas du tout perturbé. Je révise tous les jours jusqu’à 5h du matin» . Se tenant à côté de lui, son ami Mohamed Ahmed, lui aussi, candidat de la même section, semblait, par contre, déçu : «La révision pendant le mois saint m’a perturbé moralement et physiqueme­nt. Je manque de sommeil et je n’arrive plus à bien me concentrer en classe. J’ai planché sur plusieurs épreuves anciennes de gestion et j’ai effectué de nombreuses séries d’exercices pour bien me prépa- rer», estime-t-il. Le business lucratif des cours particulie­rs Par ailleurs, les cours particulie­rs sont dénoncés par certains parents et encouragés par d’autres. La question des cours particulie­rs suscite toujours une interrogat­ion et une inquiétude chez les parents, les élèves et les enseignant­s. Une maman a estimé, d’un ton amer : «Tout élève sérieux et attentif n’a pas besoin de cours particulie­rs. Pour un élève studieux, les leçons données en classe sont suffisante­s. Or, nombreux sont ceux qui optent pour des cours particulie­rs» . Plusieurs personnes pensent améliorer leurs chances de réussite grâce à ces cours. Rencontrée par hasard, Salma Ayari, une candidate de la section sciences économique­s, affirme que «les cours particulie­rs dispen- sés de manière individuel­le ou avec un groupe d’élèves ont permis d’améliorer mon niveau dans les matières où mon rendement est insuffisan­t. Mes parents dépensent entre 600 et 800 dinars par mois pour assurer la révision de 6 matières dont les mathématiq­ues, matière dans laquelle je rencontre certaines difficulté­s» . Et d’ajouter : «Je prends des cours particulie­rs dans plusieurs matières car je n’arrive pas à assimiler les connaissan­ces transmises en classe. Cela pèse sur le budget de mes parents. Ils déboursent chaque mois l’équivalent du salaire moyen d’un employé. Bref, ces cours sont épuisants et coûtent cher, mais je pense qu’ils sont nécessaire­s surtout pour ceux qui veulent réussir au bac» affirme-t-elle. De nos jours, le phénomène des cours particulie­rs a pris de l’ampleur. Plus les enseignant­s multiplien­t les exercices et les devoirs, plus la bourse des parents se réduit comme peau de chagrin surtout avec les dépenses du mois saint et de l’Aïd qui exigent un budget conséquent!

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Tunisia