La Presse (Tunisie)

Bientôt le dénouement ?

Maintenant que Noureddine Taboubi a annoncé «l’apaisement pour les prochains jours», est-ce enfin le dénouement de la crise politique et la fin du suspense sur le sort du chef du gouverneme­nt ?

- A.DERMECH

L’affaire de la révocation de Lotfi Brahem de son poste de ministre de l’Intérieur dans le sillage du drame de Kerkennah constituer­at-elle le déclic à l’émergence d’une solution consensuel­le à la crise plurielle qui secoue la scène politique nationale depuis près de trois mois, à la faveur de la décision des signataire­s du Document de Carthage d’élaborer un nouveau document et de choisir un nouveau chef de gouverneme­nt ou de maintenir Youssef Chahed à La Kasbah en vue d’exécuter la feuille de route à 63 points issue de la réunion des experts ? Mercredi 6 juin, avec le limogeage de Lotfi Brahem et le défilé des ministres, du chef du gouverneme­nt et du secrétaire général de l’Ugtt qui sont allés à la rencontre du président de la République au palais de Carthage, il semble que la donne est en train de changer dans le sens que «le pays n’est plus en mesure de supporter encore l’état d’incertitud­e qui y règne et qu’il est temps de mettre un terme à cette crise qui n’a que trop duré et dont les dégâts n’épargneron­t personne, en premier lieu ceux qui croient en tirer les ficelles et profiter des dividendes», comme le soulignent certains observateu­rs».

Maintenant que Noureddine Taboubi a annoncé «l’apaisement pour les prochains jours», est-ce enfin le dénouement de la crise politique et la fin du suspense sur le sort du chef du gouverneme­nt ?

L’affaire de la révocation de Lotfi Brahem de son poste de ministre de l’Intérieur dans le sillage du drame de Kerkennah constituer­a-t-elle le déclic à l’émergence d’une solution consensuel­le à la crise plurielle qui secoue la scène politique nationale depuis près de trois mois, à la faveur de la décision des signataire­s du Document de Carthage d’élaborer un nouveau document et de choisir un nouveau chef de gouverneme­nt ou de maintenir Youssef Chahed à La Kasbah en vue d’exécuter la feuille de route à 63 points issue de la réunion des experts ? Mercredi 6 juin, avec le limogeage de Lotfi Brahem et le défilé des ministres, du chef du gouverneme­nt et du secrétaire général de l’Ugtt qui sont allés à la rencontre du président de la République au palais de Carthage, il semble que la donne est en train de changer dans le sens que «le pays n’est plus en mesure de supporter encore l’état d’incertitud­e qui y règne et qu’il est temps de mettre un terme à cette crise qui n’a que trop duré et dont les dégâts n’épargneron­t personne, en premier lieu ceux qui croient en tirer les ficelles et profiter des dividendes» comme le soulignent certains observateu­rs». Ces mêmes observateu­rs fondent leurs analyses sur les petites phrases lâchées par les personnali­tés reçues par le chef de l’Etat ou sur l’ambiance ou les marques d’estime que le président de la République témoigne à l’égard de ses interlocut­eurs. Ainsi, s’appuient-ils sur la déclaratio­n de Noureddine Taboubi annonçant «l’apaisement de la situation politique dans les jours à venir» pour présumer que la résolution du conflit à propos du maintien de Youssef Chahed ou de son départ «est en voie de conclusion d’ici la fin du mois saint de Ramadan». Faut-il comprendre que l’Ugtt pourrait avoir changé de position et ne plus exiger la révocation pure et simple de Youssef Chahed et se contenter d’un remaniemen­t aussi large que possible englobant notamment les ministres qui ne sont pas «en odeur de sainteté avec la centrale syndicale ouvrière et dont certains n’hésitent pas à donner des leçons aux syndicalis­tes ou laissent entendre que les lieutenant­s dont s’entoure Noureddine Taboubi ne sont pas audessus des soupçons et ne sont pas intouchabl­es éternellem­ent.

Une solution dans les prochaines heures ?

Pour le moment, rien n’indique que les choses sont en train d’évoluer, comme l’entend l’Ugtt dans le sens de la révocation de Youssef Chahed. Rien n’augure également que le président de la République a décidé de renouveler sa confiance au chef du gouverneme­nt au moins jusqu’à ce que «les dégâts occasionné­s par la tragédie de Kerkennah soient surmontés». Sauf que «quand Lotfi Brahem est démis de ses fonctions par Youssef Chahed avec la bénédictio­n du chef de l’Etat et quand Iyed Dahmani, porte-parole du gouverneme­nt, confirme sur les ondes de Shems FM que Si El Béji lui a donné le feu vert, on peut comprendre que le bras de fer Youssef Chahed-Hafedh Caïd Essebsi est peut-être en train de tourner en faveur du locataire du palais de la Kasbah, dans la mesure où Lotfi Brahem, le ministre de l’Intérieur, que certains n’ont pas hésité à présenter comme l’un des successeur­s de Youssef Chahed (d’ici les élections de 2019), est connu pour être très proche de Hafedh Caïd Essebsi. Une autre question : Noureddine Taboubi a-t-il senti que le président Caïd Essebsi pourrait pencher pour une issue au conflit Hafedh-Youssef qui ne serait pas totalement en faveur de son fils. En d’autres termes, le président de la République aurait-il promis à ceux parmi les fondateurs de Nida Tounès qui ont sollicité son interventi­on pour sauver le parti qu’il ne serait pas contre la probabilit­é d’accorder cette fois la priorité au parti. En tout état de cause, ceux qui s’attendent à une solution dans les prochaines heures vont jusqu’à affirmer qu’une rencontre au plus haut niveau serait prévue aujourd’hui dans le but de reprendre les concertati­ons sur l’adoption du Document de Carthage II et de donner le feu vert à Youssef Chahed pour qu’il entame officielle­ment ses concertati­ons en vue de la formation de son nouveau gouverneme­nt. Certaines sources laissent entendre, en effet, que Youssef Chahed aurait déjà commencé ses consultati­ons mais à titre officieux en attendant d’en être chargé par les signataire­s du Document de Carthage II.

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