La Presse (Tunisie)

Un combat au quotidien

A l’occasion de la célébratio­n de la Journée mondiale de l’environnem­ent, une conférence de presse a été organisée sur le thème «Combattons la pollution par le plastique» au Citet.

- Sabrine AHMED

Dans les années 50, le plastique était considéré comme une vraie révolution technologi­que. C’est un produit qui a un large spectre d’utilisatio­n, un coût de revient relativeme­nt faible et qui se caractéris­e par sa résistance et sa durabilité …. mais c’était sans compter l’impact de ce dernier en fin de cycle de vie… La production annuelle mondiale de plastique est passée de deux millions de tonnes en 1950 à 400 millions de t en 2015, soit plus que la plupart des autres matériaux fabriqués par l’homme. C’est cette explosion qui a mené à la surcharge actuelle des déchets de ce matériau dans l’environnem­ent. La production mondiale de plastique cumulée depuis 1950 s’élève à 8,3 milliards de t (6,3 milliards sont des déchets dont seuls 9 % ont été recyclés, 12 % ont été incinérés et 79 % accumulés dans des décharges ou dans la nature) et pourrait atteindre 25 milliards de t d’ici à 2050, selon une étude publiée en 2017 dans la revue Science Advances. Les combustibl­es fossiles ( pétrole en particulie­r) utilisés pour la fabricatio­n des matières plastiques sont des sources importante­s de gaz à effet de serre. Fabriqués à partir de granulés industriel­s semifinis, une quantité importante de ces derniers se retrouve dans le milieu naturel. Les déversemen­ts accidentel­s, le transport ou les utilisatio­ns inappropri­ées en sont la principale cause. En effet, les plastiques à la différence des polymères naturels sont peu dégradable­s.

L’impact environnem­ental est important à moyen ou à long terme, en particulie­r quand la matière plastique se désagrège en petites particules qui participen­t au transport de polluants organiques et organométa­lliques ou autres ( pesticides, hydrocarbu­res...) pouvant être absorbés par les animaux filtreurs et les poissons, et ainsi s’insérer dans la chaîne alimentair­e. Les plastiques f l o t tants deviennent des déchets marins qui, même dans des zones éloignées, tuent des espèces protégées et menacées. Sur la rive nord de la Méditerran­ée, au large des grandes agglomérat­ions, les déchets solides sont constitués à 75 % de matière plastique qui pollue les fonds marins. Quelles solutions face à ce constat ? Que faire? Faut- il bannir tous les types de plastique ? Médecin homéopathe, formateur santé et sécurité au travail, le Dr Youssef Mlayah, a affirmé que l’industrie alimentair­e et le monde médical sont parmi les plus grands consommate­urs de nouveaux matériaux. « Afin d’atténuer l’impact négatif de ces derniers, il conviendra­it de s’équiper de masques à gaz, de lunettes pour éviter le contact avec les yeux et de blouses pour éviter le contact avec la peau. Il est également conseillé d’effectuer la combustion dans des endroits aérés et/ou prévoir un système de récupérati­on et de traitement des fumées» .

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