Débats sur les différentes étapes et entraves
COLLOQUE DÉDIÉ AU PROCESSUS DE JUSTICE TRANSITONNELLE, LES 27 ET 28 JUIN, à LA BIBLIOTHÈQUE NATIONALE
En Tunisie, alors qu’ont lieu les transferts des dossiers judiciaires auprès des chambres spécialisées, et que le mandat de l’Instance vérité et dignité revient continuellement en tant que sujet de polémique et d’actualité, la justice transitionnelle reste au coeur du débat public. Malgré une adhésion très limitée des autorités à ce processus des temps de transition, sous d’autres cieux, l’expérience tunisienne à ce sujet est considérée comme digne d’intérêt, innovante et, malgré les menaces, les résistances et les risques, pleine de promesses. C’est dans ce contexte que la Fondation Hirondelle (Suisse), qui travaille sur les médias et la paix en Afrique notamment et l’Université de Warwick en Angleterre organisent les 27 et 28 juin à la Bibliothèque Nationale un colloque international intitulé : « Justice et transition: la Tunisie à la croisée des chemins ». Le colloque réunira les activistes de la justice transitionnelle en Tunisie, les associations de victimes ainsi que des académiciens tunisiens et anglais menant des recherches sur ce thème. Des hommes politiques et des journalistes se prononceront également sur les enjeux de la JT. Plusieurs panels se succéderont, explorant les différents types de résistance rencontrés, qu’ils soient d’ordre juridique, émanant de la sphère médiatique, liés au politique, ou plus profondément ancrés dans l’identité collective. Quels types de rapports de force entre les formations politiques ont régné depuis la rédaction de la loi sur la justice transitionnelle jusqu’à aujourd’hui ? Le processus en Tunisie a-t-il été l’objet de tiraillements et de conflits politiques, et enfin de compromis entre les partis de la majorité ? Comment les lois peuvent-elles devenir un instrument d’impunité, d’amnistie d’un personnel administratif corrompu et de résistance aux changements des institutions post-14 janvier 2011 ? Comment les médias ont-ils couvert la justice transitionnelle ? Quel parti pris ont-ils adopté ? L’oubli est-il le meilleur moyen de tourner la page d’un passé collectif dérangeant ? Quels sont les mécanismes qu’utilisent une société et des individus pour faire du déni par rapport aux violations du passé ? Toutes ces interrogations qui restituent quelque part les différentes étapes du processus depuis son début jusqu’à quatre ans après la mis en place de l‘Instance vérité et dignité feront l’objet de débats et d’une table ronde, qui clôturera l’événement.