La Presse (Tunisie)

Le pot de terre et le pot de fer !

La Tunisie n’a opposé aucune résistance !

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La Belgique a frappé fort à Moscou, en battant la Tunisie grâce à un match maîtrisé de bout en bout. Portés par un duo HazardLuka­ku en feu et bien plus impression­nants que face au Panama, les Diables Rouges laissent deviner une montée en puissance qui risque de faire beaucoup de dégâts. La Tunisie, elle, attendra le résultat de l’Angleterre demain face au Panama pour être certaine d’être éliminée. Il était 14 heures en France quand ce BelgiqueTu­nisie a débuté. Soit 15 heures à Moscou. C’est peut-être un détail pour vous, mais ça veut dire beaucoup pour la dermatolog­ue de Kevin De Bruyne. Car le thermomètr­e de Moscou affichait 29 degrés à ce momentlà et les gens qui ont la peau de Kevin De Bruyne le savent mieux que n’importe qui : cela n’est certaineme­nt pas un contexte pour sortir, en tout cas pas en T-shirt et sans casquette ! Certaineme­nt parce qu’il avait oublié de se badigeonne­r de crème solaire indice 50, KDB a eu la bonne idée de rester dans l’ombre face à la Tunisie, se contentant d’être un coéquipier utile, mais laissant ses coéquipier­s du secteur offensif s’occuper de la lumière et des statistiqu­es.

Hazard-Lukaku, pour dire je t’aime

Enfin un gros qui tape du poing sur la table ! Dans une Coupe du monde où les favoris et les outsiders ont les genoux qui tremblent dès qu’ils affrontent plus petits qu’eux, la Belgique a le mérite d’honorer son statut de potentiel vainqueur final. Et de pouvoir compter sur ses têtes d’affiche. Comme face au Panama, Romelu Lukaku a claqué un doublé. Mais à l’inverse du match d’il y a cinq jours, il a inscrit ses deux buts en première période. D’abord en croisant sa frappe du gauche à la suite d’un service de Mertens et d’une boulette d’Ali Maâloul (2-0, 16e), puis en piquant son ballon du droit pour exploiter un caviar du très actif Thomas Meunier (4-0, 45e+3). Lukaku rejoint ainsi Cristiano Ronaldo en tête du classement des buteurs, et contrairem­ent au Portugais, il sait que les jours où ça n’ira pas, il pourra compter sur ses petits potes. Ou en tout cas au moins sur Eden Hazard. Chacune des foulées du capitaine des Diables Rouges mériterait d’être enfermée dans un coffre-fort. Le joueur de Chelsea a d’abord commencé son festival en provoquant et transforma­nt un penalty (1-0, 6e). Puis il a mis à profit une longue ouverture d’Alderweire­ld pour rappeler qui il était : un joueur qui, parfois, aime dribbler le gardien (ici Ben Mustapha) avant de pousser le ballon dans un but vide (51e). Avant et après ? Des déviations subtiles, des appels tranchants et une matière grise semée aux quatre coins du terrain. L’avantage de ce type de raclée, c’est qu’elle a permis au sélectionn­eur Roberto Martínez de faire souffler Lukaku (59e) et Hazard (68e) assez tôt. Première certitude : ces gars-là seront prêts pour les rencontres qui arrivent. Deuxième certitude : les autres aussi. Car accorder ce succès à ce seul duo serait injuste, tant l’ensemble a été harmonieux. Il suffit de voir ce que les joueurs sortis du banc ont apporté. Déchaîné et auteur de sept tirs en vingt minutes (!), Michy Batshuayi a finalement trouvé la faille sur un service de... Youri Tielemans, qui venait de sortir du banc (5-1, 90e).

Bronn poissard, Khazri sauve l’honneur

Fatalement, il fallait un punching ball, et la Tunisie en était un parfait. Après leur défaite frustrante face à l’Angleterre (2-1), on attendait des Aigles de Carthage un peu plus résistants. Mais au-delà d’une vingtaine de minutes très correctes au coeur du premier acte, on n’a pas vu grand-chose. Il faut dire que les joueurs de Nabil Maâloul n’ont pas eu de chance. Lorsque Dylan Bronn (le seul joueur sur le terrain évoluant en Belgique, à La Gantoise) a réduit le score d’une belle tête décroisée (2-1, 18e), la Tunisie avait le droit d’y croire. Mais quand Bronn s’est tordu la cheville et est sorti en larmes sur une civière cinq minutes plus tard, on a compris que ce n’était pas la journée des Tunisiens. D’autant que dans la foulée, Wahbi Khazri, passeur sur le premier but, s’est lui aussi allongé par terre, avant de se relever et de finir en serrant les dents, mais amoindri. Au courage, le capitaine tunisien a réduit le score pour l’honneur (5-2, 90e+2). Des nouvelles de Kevin De Bruyne ? Le ciel de Moscou a décidé de se mettre à pleuvoir à partir de la 63e minute. Mais malheureus­ement, la températur­e n’est pas redescendu­e. La preuve que même quand une journée est magnifique, elle n’est jamais vraiment parfaite.

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A défaut du mur de fer ou d’attaque de feu, la Tunisie a fait figure de pot de terre

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