La dernière demeure de l’Araignée !
Outre la tombe de Lev Yachine, le seul gardien à avoir gagné le Ballon d’or, le cimetière de Vagankovo, au nord-ouest de Moscou, abrite les sépultures d’innombrables héros du sport, de la culture et de l’histoire soviétiques. On n’a jamais autant aimé voi
Malgré sa médaille d’or aux Jeux olympiques de 1956, son titre de champion d’Europe en 1960 et son trophée de Ballon d’or en 1963, la vie a su rappeler à Lev Yachine qu’elle pouvait être dégueulasse. C’était en 1986, vingt ans après sa dernière Coupe du monde, lorsqu’il fut amputé après une phlébite. Quatre ans plus tard, alors qu’il était né en 1929 quand Staline initiait son Grand Tournant, un cancer de l’estomac l’emportait à 60 ans, au moment où l’URSS s’éteignait aussi. Mais la mort, elle, fut toujours belle pour le plus grand gardien de tous les temps. Après des funérailles nationales auxquelles assistèrent des milliers de personnes en deuil, sa sépulture était en effet installée au cimetière de Vagankovo. S’il a été construit à cause d’une double tragédie (une émeute déclenchée par l’épidémie de peste de 1771), le lieu de recueillement est devenu aujourd’hui un havre de paix et de beauté. Le feuillage des arbres y procure l’ombre nécessaire pour venir entretenir la tombe des proches sous le lourd soleil de juin, mais leurs racines ont mystérieusement décidé de ne pas abîmer le marbre des pierres tombales. Ces dernières sont d’ailleurs plus belles les unes que les autres. Peu après l’entrée du cimetière, après avoir dépassé les fleuristes, le marchand de pâtisseries et la petite église orthodoxe, on tombe par exemple sur celle de l’acteur Aleksandr Abdoulov, star du cinéma et de la télé, mort de trop de cigarettes en 2008, juste après avoir été décoré de l’ordre