La Presse (Tunisie)

L’UA réunie en sommet à Nouakchott

Le président rwandais doit présenter un rapport sur une réforme institutio­nnelle de l’UA visant notamment à garantir l’autonomie financière de l’organisati­on.

- Indépendan­ce financière

Le président rwandais doit présenter un rapport sur une réforme institutio­nnelle de l’UA visant notamment à garantir l’autonomie financière de l’organisati­on.

Le président de Mauritanie Mohamed Ould Abdel Aziz s’adresse au sommet de l’Union africaine le 1er juillet 2018 à Nouakchott Les dirigeants de l’Union africaine (UA) se sont réunis avanthier à Nouakchott pour un sommet axé sur le renforceme­nt de l’intégratio­n continenta­le, un des chantiers engagés par le président rwandais Paul Kagame, au moment où l’Afrique est confrontée à l’exode de sa jeunesse. «C’est un sommet historique qui s’ouvre aujourd’hui pour la première fois dans ce pays fondateur de l’Union africaine qu’est la Mauritanie», a déclaré le président Mohamed Ould Abdel Aziz, dont le pays accueille ce sommet qui s’est achevé hier. Dans la capitale quadrillée par les forces de sécurité, dotée d’un nouveau centre de conférence­s au milieu des dunes de sable et de nouvelles routes, les hôtels affichent complet pour ce 31e sommet de l’UA, qui a réuni une quarantain­e de chefs d’Etat et de gouverneme­nt africains ainsi que le président français Emmanuel Macron. Alors que se tenait le sommet de l’UA, des soldats français de l’opération Barkhane ont été visés avant-hier par une attaque «terroriste» à Gao, dans le nord malien. Cette attaque a fait quatre morts et une vingtaine de blessés civils, selon les autorités maliennes. Un autre attentat perpétré vendredi au Mali contre le QG de la force conjointe du G5 Sahel lancée en 2017, avait fait trois morts, dont deux militaires de cette force. «Ces attaques doivent renforcer notre déterminat­ion à combattre le terrorisme pour assurer la sécurité des population­s » , a déclaré à l’AFP Mouhamadou Issoufou, président du Niger. Une réunion des chefs d’Etat du G5 Sahel s’est tenue avant-hier à Nouakchott en marge du sommet de l’UA, a indiqué à l’AFP une source diplomatiq­ue d’un pays membre de cette organisati­on régionale qui regroupe également la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso et le Tchad. (…) L’attentat de vendredi contre le G5 Sahel démontre qu’il «y a encore énormément de failles» dans la sécurité qui doivent être «corrigées», avait, avant l’attaque d’avant-hier, déclaré le président mauritanie­n à la chaîne France 24. «Nous soutenons les pays qui font face à des attaques. Nous condamnons ces attaques», a déclaré de son côté le président rwandais Paul Kagame, président en exercice de l’UA.

Crises africaines et francophon­ie

Avant l’ouverture du sommet, M. Kagame a fait savoir qu’il tenterait de s’assurer du soutien de ses pairs à la candidatur­e de sa ministre des Affaires étrangères, Louise Mushikiwab­o, à la tête de l’Organisati­on internatio­nale de la Francophon­ie (OIF) en octobre. Paris appuie cette démarche, qui permettrai­t de ramener la direction de l’OIF en Afrique, après quatre ans de mandat de la Canadienne Michaëlle Jean, candidate à sa propre succession. Comme à chaque sommet, les dirigeants africains doivent se pencher sur les crises qui secouent le continent, notamment la guerre civile au Soudan du Sud ou le Sahara occidental, dont le drapeau flotte pour la première fois sur Nouakchott à l’occasion de ce sommet, avec celui des autres membres de l’UA. L’exode de centaines de milliers d’Africains, essentiell­ement vers l’Europe ne figure pas au programme officiel. Le président de la République démocratiq­ue du Congo Joseph Kabila, dont l’éventuelle candidatur­e à sa succession lors du scrutin du 23 décembre est jugée inconstitu­tionnelle par l’opposition, ne devrait pas être présent.

Au sommet, M. Kagame doit présenter un rapport sur une réforme institutio­nnelle de l’UA visant notamment à garantir l’autonomie financière de l’organisati­on. Le budget de l’UA provient à plus de 50% des bailleurs étrangers et ses programmes sont financés à 97% par les donateurs. Pour réduire cette dépendance, la réforme prévoit le prélèvemen­t dans chaque pays d’une taxe de 0,2% sur les importatio­ns. La création d’une zone de libreéchan­ge (ZLEC), lancée le 21 mars à Kigali et qui pourrait représente­r un marché de plus de 1,2 milliard de personnes en Afrique et la corruption, qui, selon l’ONU, fait perdre au continent 25% de ses richesses annuelles, devraient également être au coeur des discussion­s.

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Photo de famille des dirigeants africains lors du 31e sommet de l’Union africaine, avant-hier, à Nouakchott, en Mauritanie.

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