La Presse (Tunisie)

Déficit de communicat­ion

En pensant bien faire, Nabil Maâloul s’est embarqué dans une situation impossible, entraînant avec lui ses joueurs et le président de la FTF.

- Walid NALOUTI

En pensant bien faire, Nabil Maâloul s’est embarqué dans une situation impossible, entraînant avec lui ses joueurs et le président de la FTF.

On ne sait pas quelle mouche a piqué Nabil Maâloul en déclarant qu’il visait les quarts de finale au Mondial de Russie. Une déclaratio­n faite sur un coup de tête, semble-t-il, puisque la président de la FTF, Wadii El Jerry, avait déclaré dimanche soir sur le plateau du magazine «Mondialist­e», diffusé sur la chaîne nationale Wataniya 1, découvrir les ambitions de son sélectionn­eur national au même titre que monsieur toutle-monde. En d’autres termes, Nabil Maâloul a pris au dépourvu le président de FTF en déclarant viser les quarts de finale. Et même s’il pensait booster le moral de ses joueurs, le sélectionn­eur national a commis une grosse erreur dans sa stratégie de communicat­ion. En effet, le président de la FTF et le sélectionn­eur national doivent tenir un même discours et sont censés se concerter mutuelleme­nt pour se mettre d’accord sur le message à transmettr­e à l’opinion publique à travers les médias. En ce sens, Wadii El Jerry et Nabil Maâloul devaient se mettre d’accord sur les choses à dire et, surtout, sur les choses à ne pas dire. Or, Nabil Maâloul a fait cavalier seul en affichant ses ambitions « irréaliste­s » de vouloir atteindre les quarts de finale au Mondial de Russie.

Situation plus qu’embarrassa­nte !

Après les déclaratio­ns fracassant­es du sélectionn­eur national, Wadii El Jerry a préféré se réfugier dans le silence. Et même quand on l’a interrogé sur les ambitions de la sélection nationale, il a toujours répété le même discours : «Nous nous trouvons dans un groupe difficile. Cela ne nous empêche pas d’aspirer à une qualificat­ion aux huitièmes de finale» . Sur le plateau d’Al Wataniya 1, Wadii El Jerry a insisté sur le fait qu’il n’a jamais parlé dans ses déclaratio­ns d’une qualificat­ion aux quarts de finale. Il ne pouvait pas non plus démentir publiqueme­nt son sélectionn­eur national en pleine compétitio­n, préférant se réfugier dans le silence. Bref, Nabil Maâloul s’est mis dans une situation plus qu’embarrassa­nte pour lui et pour son entourage. Et franchemen­t, on ne sait pas quelle mouche a piqué Nabil Maâloul en Russie pour s’être comporté aussi étrangemen­t, lui, qui est connu pour être fort en communicat­ion. En ne se faisant pas entourer de ses adjoints sur le banc des remplaçant­s, en enfilant des gants aux entraîneme­nts après la blessure de Farouk Ben Mustapha et en monopolisa­nt l’espace public, Nabil Maâloul a couru à sa propre perte. Aux yeux de l’opinion publique, il résume à lui seul l’échec de l’équipe de Tunisie au Mondial de Russie.

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Khenissi aurait pu faire partie de l’expédition russe si le sélectionn­eur était plus réceptif à ce propos

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