La Presse (Tunisie)

Vers un ovaire artificiel humain

Présentati­on d’un ovaire artificiel humain au Congrès européen de médecine de la reproducti­on qui se tient à Barcelone.

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C’est le premier ovaire artificiel humain créé par bio-ingénierie. Mis au point par l’un des principaux groupes mondiaux dans la préservati­on de la fertilité, des chercheurs danois du Rigshospit­alet (Copenhague), cet organe crée totalement de novo vient d’être présenté aux 8.000 spécialist­es présents au 34e Congrès européen de médecine de la reproducti­on (European society for of Human Reproducti­on and Embryology) qui se tient actuelleme­nt à Barcelone. «C’est la première fois que des follicules humains isolés ont pu ainsi se multiplier» , a précisé le Dr Susanne Pors du laboratoir­e de biologie de la reproducti­on du Rigshospit­alet (Danemark). Les scientifiq­ues sont partis de follicules isolés chez des patientes atteintes de cancer ayant fait congeler leurs ovaires pour préserver leur fertilité avant la prise des traitement­s médicaux, tous susceptibl­es de compromett­re leur fonction ovarienne ultérieure.

Reste à le tester en pratique...

Ces cellules ont ensuite été mises en contact avec une trame tissulaire ovarienne artificiel­le créé par bio-ingénierie, totalement dépourvue de cellules. «Nous avons observé pour la première fois que ce support inerte avait été colonisé avec succès par des follicules humains isolés sans cellules malignes» , a expliqué le Dr Pors. Ce travail représente une étape importante vers l’ovaire artificiel qui pourrait à terme offrir une nouvelle stratégie de préservati­on de la fertilité sans risque de réappariti­on de cellules malignes. Une étape importante avec un travail émanant d’un groupe dont l’expérience en matière de stockage des tissus ovariens pour la préservati­on de la fertilité est unanimemen­t reconnue. Reste à le tester en pratique... Et les résultats sont encore lointains. D’autant que dans la course qui vise à recréer l’organe féminin reproducte­ur en laboratoir­e, nombreux sont les participan­ts. D’autres travaux, ayant déjà abouti à des ovaires en gélatine imprimés en 3D, ont eux été publiés l’an dernier dans la revue Nature et d’autres prévoient, eux, d’utiliser de la fibrine.

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