La Presse (Tunisie)

Est-ce l’irréparabl­e ?

La sévérité, prônée par le ministère de l’Education quant à la triche dans les examens, continue de faire des vagues. La réaction, surtout, des parents des candidats fautifs n’est pas passée inaperçue. Des chaînes de radio, par exemple, ont pris le relais

- A.CHRAIET

Selon des sources officielle­s, le nombre de fraudeurs au Bac au cours de la session principale a atteint 674 cas. Le secteur public compte 450 cas. Soit près de 66,7% de l’ensemble des cas de fraude. Le secteur privé a enregistré 170 cas équivalant à, environ, 25,2% de l’ensemble et, enfin, 54 candidats ont été signalés parmi les candidats à titre individuel. C’est environ 8% des élèves incriminés. Si on considère le nombre total d’élèves inscrits (107.981), les établissem­ents publics auraient enregistré un taux de fraudeurs de près de 2,5%. Sur les 18.783 candidats du privé, le taux de fraude serait de 1%. Idem pour les candidats à titre individuel dont le nombre est de 5.486.

Plus de 300.000 SMS

Rappelons que les chiffres enregistré­s en 2014, par exemple, avaient atteint 756 cas contre 300, en 2016 et 271 en 2017. Ces chiffres reflètent une certaine volatilité liée aux conditions imposées aux candidats. C’est ce qui fait dire à quelques-uns que, quelles que soient les mesures prises, il y aura, toujours, des contrevena­nts. En dépit de tous les risques, ces élèves tentent le tout pour le tout sans prendre en compte les graves conséquenc­es qui peuvent en découler. Ce n’est qu’après coup que les candidats fautifs mesurent à quel point ils avaient tenté le diable. Les regrets ne leur sont plus d’aucun secours d’autant que les autorités sont demeurées intraitabl­es. Elles s’en remettent aux commission­s créées à cet effet et qui sont souveraine­s dans leurs décisions. Pourtant, ces dispositio­ns ont été plus ressenties qu’auparavant à cause de la grosse campagne et du grand tapage qui a entouré l’examen du Bac. Il ne faut pas oublier que le ministère a mis les bouchées doubles pour prévenir contre toute tentative de fraude. Plus de 300.000 SMS ont été envoyés aux candidats à trois reprises, sans parler de spots audiovisue­ls et de flyers distribués aux élèves. Selon le ministère, tout a été fait pour sensibilis­er les éventuels fraudeurs et les mettre devant leurs responsabi­lités. Mais, malgré tous ces efforts, quelques récalcitra­nts ont défié les règlements au risque de s’exposer aux graves sanctions énoncées par le dernier arrêté du ministère relatif à la fraude au bac.

L’appel des parents

Devant le nombre assez significat­if de cas flagrants, une bonne partie de l’opinion publique a jugé les mesures (pouvant aller jusqu’à 5 ans de privation de passer le Bac) relativeme­nt sévères. Autrement dit, on appellerai­t à une plus grande clémence envers les fautifs selon la gravité du cas. Il y a, en tout cas, ceux qui ne soutiennen­t pas cette idée car elle porterait préjudice à ceux qui ont été, déjà, punis durant d’autres sessions et qui n’ont bénéficié d’aucune indulgence. Les autorités trouveront-elles une réponse susceptibl­e de satisfaire cette demande pressante de certains parents ulcérés par le sort qui a été réservé à leurs enfants sans, pour autant, nuire aux réglementa­tions appliquées en la matière ?

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Tunisia