Bons baisers de Russie
La renaissance de la «Sbornaia» au révélateur du métier croate.
Jusque-là, tout va bien pour le pays hôte. La Russie fait honneur à son statut dans cette Coupe du monde. Critiquée avant les trois coups du Mondial, elle a vite fait d’apporter un cinglant démenti, répondant parfaitement à ses détracteurs, et tordant par là même le coup à certains clichés réducteurs. Doucement mais sûrement. «Step by step» comme on dit, elle s’est tout d’abord extirpée d’un groupe solide, puis est venue à bout d’une Espagne qui faisait figure d’épouvantail. Maintenant que les Russes vont aborder les quarts de finale, il s’agit de garder en place cette osmose de groupe payante jusquelà. Sauf que cette fois-ci, l’adversaire est de taille. Et à ce stade de la compétition, il ne peut qu’en être ainsi. La Croatie se dresse donc devant les hommes de Stanislav Tchert- chessov. Une Croatie valeureuse, tenace et surtout audacieuse. L’équipe de Lukas Modric et d’un certain Ivan Rakitic est de toute évidence coriace et difficile à manier. Certes, elle a souffert pour se débarrasser du Danemark. Mais en fin de compte, elle est toujours présente à ce stade avancé de la compétition. Ce faisant, cette Croatie-là rêve de rééditer la performance de 1998, l’année où elle a atteint le dernier carré avant de tomber de justesse face aux Bleus de Zidane, Lizarazu, Thuram, Blanc, Dessaily, Deschamps, Barthez, Dugarry, Djorkaieff, Thierry Henry et David Trezeguet.
Modric-Mandzukic : les détonateurs
La Russie est donc avertie. 20 ans après l’épopée française, la Croatie est toujours aussi ambitieuse et solide comme un roc. D’ailleurs, aucune absence de marque n’est à noter et Zlatko Dalic devrait pouvoir proposer une composition assez standard avec les Subasic, Vrsaljko, Lovren, Vida, Strinic, Rakitic, Brozovic, Rebic, Modric, Perisic et Mandzukic. La sélection russe à son tour ne manque ni d’atouts ni de charme dans son jeu. C’est un savant mélange de rigueur, de vivacité et de percussion. Elle devra cependant se passer des services de l’expérimenté Iouri Jirkov, touché au tibia. C’est vraisemblablement Fedor Kudryashov qui devrait remplacer dans le couloir gauche.