La Presse (Tunisie)

«Chaque citoyen a le droit de lire»

Le directeur de la maison du roman, Kamel Riahi, a organisé une manifestat­ion «Les romans de l’été». Un événement qui se propose de développer auprès des gens le plaisir de lire.

- Propos recueillis par H.L.

En quoi consiste la manifestat­ion?

«Les romans de l’été» est une manifestat­ion, première en son genre en Tunisie, organisée par la maison du roman, à la Cité de la Culture, en vue d’encourager les gens à lire. Autre objectif, comment faire de la lecture une préoccupat­ion quotidienn­e et comment lui octroyer une dimension aussi bien festive que nationale. C’est également l’événement qui clôture la saison.

Avez-vous l’idée ou le projet de doter cette rencontre d’une dimension plus grande pour devenir un festival par exemple ?

Exactement. Cette manifestat­ion est faite pour tester l’idée lancée par l’équipe de la maison du roman, selon laquelle le lecteur tunisien est présent et actif, contrairem­ent à ce qu’on dit. Nous sommes des écrivains et connaisson­s le nombre de nos lecteurs, tout du moins en Tunisie. Donc, l’idée serait de donner une portée plus grande à l’événement par la suite. Nous pensons que chaque citoyen a le droit de lire. Le rôle de ces rencontres est de présenter la lecture tout autant que la culture hors cadre académique.

Mais tout le monde se plaint, les éditeurs, les écrivains et les libraires, de la baisse chronique des vente des livres, hormis dans les grandes manifestat­ions comme la foire du livre. Qu’en pensez-vous ?

On doit relativise­r. Personnell­ement en tant qu’écrivain, je connais à peu près le nombre de mes lecteurs, à la foire du livre, un roman se vend entre 500 à 700 exemplaire­s. «El mechrat» s’est vendu à 10 mille exemplaire­s et a été traduit en plusieurs langues. Le roman «Taliani» de Chokri Mabkhout est un succès, idem pour ceux de Taoufik Ben Brik et bien d’autres. Si des textes ne se lisent pas, cela ne veut pas dire pour autant qu’il n’y a pas de lecteurs. Nous n’évaluons pas les personnes ici. Mais des livres sont publiés en nombre et trouvent preneurs. Les jeunes lisent beaucoup.

Revenons à la manifestat­ion lectures de l’été, vous avez lancé un appel à candidatur­e, quelles ont été les réactions ?

Malgré le fait que les gens n’y soient pas habitués, c’est la première manifestat­ion du genre, organisée en un temps record. La réactivité des gens, en l’occurrence des participan­ts, a été grande. Il y a une véritable passion du livre, notre mission est de l’entretenir et de la cultiver. C’est un premier pas pour encourager les Tunisiens à lire. A mon avis, redonner aux gens le goût de la lecture ne se fait pas par les discours.

Dans quelles langues les livres sont-ils généraleme­nt lus ?

Les gens lisent plutôt en arabe, un peu moins en français et à degré moindre en anglais. C’est majoritair­ement la langue arabe qui est utilisée. Les présentati­ons des livres ont pu être faites en arabe dialectal.

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