Longue vie au CAB !
Les Requins du Nord fêtent leur 90e anniversaire à la mi-juillet
La première étape de la création du CAB a été marquée par des sentiments beaucoup plus patriotiques que sportifs. La région de Bizerte était sous administration coloniale dirigée avec une main de fer, et les colons faisaient tout pour que l’esprit nationaliste ne s’exprime nullement même en tapant dans un ballon. Malgré tous les obstacles dressés par les forces coloniales, le rêve devient réalité, après que certains joueurs opérant dans des clubs étrangers et militaires eurent rejoint le nouveau club (CAB 1928) parmi lesquels on citera Hassen Bouchber, Tahar Chaloueh et son frère Tijani; Driss et Ibrahim Zaghouani et Mohamed Ben Said. Tandis que d’autres joueurs les avaient rejoints comme Mohamed Ben Ameur du PFCB ainsi que Mahmoud Chouka et Abdekader Elkhiari de Tinja Sports.
Jilani Khamassi, Cheikh Amor, Mohamed Ben Ameur, Ali Ben Amara… Que de noms qui illustrent le passé glorieux du CAB. Jilani Khamassi s’était porté volontaire pour déposer les statuts du club au cours de l’été 1927 et ce rêve ne s’est concrétisé que le 20 juin 1928. Le premier comité du CAB formé en 1928 se compose comme suit: Président : Youssef Sfaxi Premier vice-président : Hassen Ben Cheikh Deuxième vice-président: Ahmed Khanféche Secrétaire général : Khémaies Belakhoua Secrétaire général adjoint : Jilani Khamassi Trésorier : Badreddine Jdidi Trésorier adjoint : Mohamed Bsiri Membres : Hamda Sfaxi – Hédi Mchirgui – Hama Sanaa – Brahim Ellazam – Mohamed Ben Romdhane – Ahmed Jlajla – Salah Makhloukha.
Le premier onze
La première équipe cabiste seniors se composait comme suit : Brahim Zaghouani – Hassan Bouchber- Chadli Mchirgui – Abdelkader Khiari – Mohamed Ben Ameur – Mahmoud Chouka – Youssef Bouzenkouche – Tahar Chalwah – Ali Akari – Tijani Chalwah – Driss Chalwah. Ce faisant, le départ était timide malgré la présence de joueurs de grand talent dans son effectif. Les causes étaient multiples parmi lesquelles le manque d’un terrain pour les entraînements. En effet, le CAB était obligé de s’entraîner sur un terrain agricole en terre battue à l’ouest de la ville (derrière Oued Harraga). Malgré l’apport de nouveaux joueurs comme Mohamed et Messaoud Ben Said, Hamda Elmeddeb, Azaiz Chalwah, Hédi Lahmar, Nourdine Lahmar «chouhira» alias Lassoued, Mustapha Dehmani, Habib Khamais et Habib Abderrazek, les résulats tardaient à venir.
L’entraîneur s’appelait Arnon
Les finances du club n’étaient pas au mieux, seul le concours des fréres Youssef et Hamda Sfaxi permettait de subvenir aux besoins. Même le stade municipal lui était fermé et réservé uniquement au PFCB, le CAB jouait sur un terrain militaire du côté de Bab Mateur. Malgré ces obstacles et les difficultés administratives créées par un pouvoir hostile, le CAB n’avait cessé de grimper les échelons et cueillit le fruit de son travail en 1936 avec son accession en division d’honneur, juste deux ans après la création de la Ligue du Nord, en terminant deuxième derrière Italia Tunis et deuxième en 1937 derrière Savoie la Goulette. Pour des raisons financières et avec la disparition de quelques dirigeants fondateurs et le vieillissement des autres membres, il a été décidé de reléguer le CAB en division deux, quoique le club était vice-champion de Tunisie. En 1939, le CAB était de retour parmi l’élite, mais la Seconde Guerre mondiale et l’occupant nazi en avaient décidé autrement: pas de championnat et ce jusqu’en 1943. Au retour du championnat en 1944, le CAB était au top, infligeant des défaites aux plus prestigieux clubs de l’époque: l’Union Sportive Ferryville (actuellement Menzel Bourguiba) par le score de trois à zéro, et l’UST à Tunis même, devenant champion de Tunisie. Le CAB n’avait cessé de glaner les victoires en offrant à ses supporters deux autres titres de champion de Tunisie en 1945 et 1948. Vive le CAB !