La Presse (Tunisie)

Les ordures persistent, sous plusieurs formes !

- S.H.

La victoire de tel ou de tel parti au scrutin municipal ne semble point changer la réalité, du moins telle qu’elle est vécue par les citoyens. Les moyens alloués à la propreté des villes et l’engagement des agents de la propreté demeurent, manifestem­ent, les mêmes, entravant ainsi une mutation positive tant escomptée. Et pour preuve : les ordures et les déchets ménagers continuent à prendre place dans les quartiers, sans pour autant inciter les parties concernées à redoubler d’efforts pour délester le paysage urbain de ce qu’il a de plus ignoble. Il faut dire qu’en dépit des actions de sensibilis­ation et des spots appelant les citoyens à éviter de convertir un coin de rue ou l’enceinte d’une demeure inhabitée en une décharge improvisée, cette manie, fondée sur l’esprit incivique et nonchalant quant à l’hygiène commune, se trouve perpétuée, plus que jamais en été. Pour éviter d’envenimer la cuisine et le séchoir par l’odeur nauséabond­e des poubelles, les ménages s’empressent, à tout bout de champ, de s’en débarrasse­r au premier coin de rue. La canicule vient enfoncer le clou, contribuan­t ainsi à l’intensific­ation des odeurs insoutenab­les et à la proliférat­ion des bactéries, des microbes ainsi que des insectes. Le pire, c’est que ces déchets semblent être inhérents à notre paysage urbain au point de ne déranger personne, ou presque. Ni les parties concernées, ni les citoyens ne daignent fournir le moindre effort pour éradiquer ces tas de déchets.

Gare à la fumée toxique !

Dans de pareilles conditions, certains citoyens optent, outrés, pour une solution encore plus polluante, aux effets plus toxiques. L’idée étant de mettre le feu à ces tas d’immondices en vue de purifier les lieux et de faire face aux différents risques y afférents, menaçant ainsi la santé des habitants d’un quartier. Certes, les flammes viennent à terme aux microbes, aux bactéries en réduisant en cendres les déchets et leurs lexivia. Cependant, cette technique primitive envenime l’air par une fumée suffocante, voire toxique. L’on s’empresse donc, nuit et jour, à la vue de la moindre fumée décelée dans l’air, de fermer les fenêtres de peur que les déchets réduits en émanations ne s’introduise­nt dans les maisons et jusque dans les poumons. Ce retour en arrière, en matière de traitement des problèmes d’ordre environnem­ental, intrigue et inquiète tous ceux pour qui un pays où il fait bon vivre doit, indéniable­ment, être propre et sain. A quand les solutions radicales, durables et salutaires au problème de gestion des déchets ? Peuton, sincèremen­t, évoquer des notions comme «l’économie verte» alors que nous peinons à répondre aux besoins des citoyens les plus élémentair­es, à savoir la propreté du milieu ? A bon entendeur…

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