La Presse (Tunisie)

Les rebelles remettent leurs armes lourdes

Les insurgés avaient fini par signer un accord dit de «réconcilia­tion», qui s’apparente davantage à une capitulati­on sous l’égide de Moscou

-

AFP — Les rebelles syriens ont commencé hier à remettre au régime leurs armes lourdes dans la ville méridional­e de Deraa, conforméme­nt à un accord parrainé par Moscou stipulant le désarmemen­t des insurgés, a indiqué l’agence de presse officielle syrienne Sana. « Les groupes armés (...) ont commencé à remettre les armes lourdes et de moyen calibre à l’armée syrienne dans le cadre de l’accord conclu» le 6 juillet, a indiqué Sana. «Des munitions lourdes et du matériel (militaire) ont été reçus aujourd’hui (samedi)» tandis que «l’opération se poursuivra jusqu’à la livraison intégrale des armes (...)», a ajouté l’agence. Au terme d’une offensive éclair lancée le 19 juin, le régime de Bachar Al-Assad et son allié russe ont réussi à faire plier les rebelles dans cette région décrite comme le berceau de la révolte contre le président syrien. Les insurgés ont fini par signer un accord dit de «réconcilia­tion», qui s’apparente davantage à une capitulati­on sous l’égide de Moscou. Celui-ci prévoit un cessez-le-feu en échange d’un retour des institutio­ns étatiques dans les zones insurgées et d’un abandon par les rebelles de leur artillerie lourde et de moyen calibre. Le régime avait déjà pris le contrôle de la quasi-totalité de la province de Deraa, mais les procédures prévues par l’accord n’avaient pas encore débuté dans la ville éponyme. Jeudi, une unité de l’armée syrienne ayant pénétré pour la première fois les ex-zones rebelles de la ville avait hissé le drapeau national, un geste très symbolique pour marquer son retour. La région méridional­e de Deraa est très importante pour le régime, car elle borde la Jordanie et sa frontière était une plaque tournante pour les échanges commerciau­x de la Syrie. Grâce au soutien militaire de ses alliés indéfectib­les, Russie et Iran en tête, le pouvoir de Damas contrôle désormais plus de 60% du pays en guerre. Le conflit en Syrie a débuté en mars 2011 après la répression par les forces du président Assad de manifestat­ions pacifiques réclamant des réformes démocratiq­ues. Elle s’est complexifi­ée au fil des ans avec l’entrée en jeu d’acteurs étrangers et de groupes jihadistes et a fait plus de 350 000 morts et des millions de réfugiés.

Newspapers in French

Newspapers from Tunisia