Nida : problématiques d’un possible congrès
Les récentes évolutions dans les rangs du Nida Tounès officiel et la scission apparue dans sa direction issue du pseudo-congrès de Sousse, corrélées à la volonté de convergence exprimée par les diverses formations issues du parti, qui aspirent à réunifier ses rangs et en appellent à l’initiative présidentielle pour rendre ce projet réalisable évoquent comme passage obligé un congrès démocratique et un comité d’organisation qui ferait l’unanimité et s’abstiendrait de se porter candidat. Sur ce dernier point, il est aisé d’imaginer que certaines personnalités sauront mettre leur sagesse au service de la patrie à travers le sauvetage du parti présidentiel, celui-là même qui a su historiquement rétablir l’équilibre au sein de l’échiquier et sauver le pays de la dérive qui le guettait.
Les conditions d’un congrès démocratique
Une fois le comité mis sur pied avec l’aval requis, il s’agira de concevoir tout un processus menant, étape après étape, jusqu’au congrès national. Et cela promet un débat riche en éventualités et en risques de dérapage. Va-t-on organiser les congrès régionaux avant ou même des congrès locaux? Ou alors s’en tenir impérativement aux anciennes coordina- tions régionales comme noyaux de référence. Ou alors ne va-t-on pas passer directement à l’élection des congressistes ?
Quelle liste des adhérents retenir ?
Mais dans tous ces cas de figure, va se poser la problématique de la liste des adhérents et de la date prise comme référence pour identifier la base du parti. Or, il paraîtrait que «la» liste n’existe pas ou ne fait nullement l’unanimité. Un listing serait ainsi conservé par Faouzi Elloumi, un autre par Mohsen Marzouk, un troisième par Abdelaziz Kotti, un quatrième par Ridha Belhaj et, bien sûr, un autre par Hafedh Caïd Essebsi, si tant est qu’il fera partie de l’aventure du congrès. Enfin se posera la question des « congressistes d’office » et de la décision d’en prévoir ou pas. Dans les congrès, on a coutume de ne pas exiger des membres de la direction sortante de se faire élire par la base, or on n’arrive plus à délimiter la direction. Entre l’instance fondatrice, le bureau politique, le bureau exécutif, le Conseil national et BE élargi, les rapports de force changent du tout au tout. Même la composition de l’instance fondatrice pose problème depuis qu’on y a accueilli Mohamed Ennaseur et Hafedh Caïd Essebsi.