Une affaire, des questions
L’AFFAIRE du champ pétrolifère «Halk El Menzel» (dans les zones côtières de Monastir) et les réactions qu’elle a suscitées, notamment au plan politique, méritent qu’on se pose certaines questions et qu’on essaye de leur trouver des réponses afin de rassurer le citoyen. Et l’interrogation la plus brûlante : Youssef Chahed qui a fait de la guerre contre la corruption son cheval de bataille et la mère des batailles avait-il besoin d’un grand coup d’apparat pour rehausser sa réputation comme le défenseur des deniers de l’etat alors que ses adversaires qui cherchent sa chute, à tout prix, ont d’autres priorités plus importantes que celle de préserver les richesses nationales contre les agissements répréhensibles des corrompus et des corrupteurs?
Comme à l’accoutumée et sans attendre que la justice se prononce sur l’affaire, désigne les auteurs des infractions et décide des sanctions à leur infliger, les professionnels de la politique politicienne n’ont pas hésité à accuser le chef du gouvernement d’exploiter l’affaire pour la promotion de sa propre image dans le but de reconquérir le prestige, l’aura et la popularité qu’il s’est construits quand il a déclaré, fin mai 2017, sa guerre contre la corruption en arrêtant certains gros poissons dont en premier l’homme d’affaires Chafik Jarraya.
Aujourd’hui, on a beau essayer d’expliquer au niveau de la présidence du gouvernement que le ministre de l’energie et des Mines et du secrétaire d’etat ne sont en rien impliqués dans le scandale du champ «Halk El Menzel», l’impression ressentie par l’opinion publique est bien la suivante : la guerre contre la corruption est de retour et cette fois, il y a un ministre, un secrétaire d’etat et un directeur général qui pourraient se retrouver sérieusement mis à l’index au cas où les enquêteurs du pôle anticorruption seraient convaincus de leur compromission.
Quant à la thèse selon laquelle l’affaire remonte à 2009 et que les responsables actuels n’en sont pas responsables, personne n’en paraît convaincu dans la mesure où plusieurs années se sont écoulées sans que les divers gouvernements qui se sont succédé depuis la révolution ne s’en soient rendus compte.
La guerre contre la corruption est de retour et cette fois, il y a un ministre, un secrétaire d’etat et un directeur général qui pourraient se retrouver sérieusement mis à l’index au cas où les enquêteurs du pôle anticorruption seraient convaincus de leur compromission