La Presse (Tunisie)

La sécheresse augmente les concentrat­ions de CO2

Le manque d’eau a un effet significat­if sur la photosynth­èse des plantes. Ces dernières asorbent, du coup, moins de CO2.

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La sécheresse augmente les concentrat­ions de CO2 dans l’atmosphère, car les écosystème­s stressés en absorbent moins. L’effet est plus important que supposé jusqu’ici, selon une étude de chercheurs européens publiée dans la revue Nature.

Cet élément devra être pris en compte dans la prochaine génération de modèles climatique­s, a indiqué mercredi l’ecole polytechni­que fédérale de Zurich (EPFZ) dans un communiqué.

Les écosystème­s terrestres absorbent en moyenne 30% des émissions de CO2 humaines. Mais en période de sécheresse, les plantes réduisent leur photosynth­èse et donc leur absorption de CO2 dans l’air environnan­t. Cet effet est facilement observable en laboratoir­e, mais difficilem­ent quantifiab­le à l’échelle de la planète.

Avec des confrères du Laboratoir­e des sciences du climat et de l’environnem­ent (F) et de l’université d’exeter (GB), Vincent Humphrey a utilisé des données de satellites mesurant le champ gravitatio­nnel terrestre. Celui-ci est, en effet, réduit dans les zones où sévit une sécheresse, ce qui permet aux chercheurs de mesurer avec une grande précision les changement­s dans la masse d’eau partout sur la planète.

Modèles à revoir

Les scientifiq­ues ont ainsi estimé l’influence des sécheresse­s sur

l’absorption nette de CO2 par les écosystème­s au niveau mondial.

Ils ont ensuite comparé les fluctuatio­ns annuelles de la masse totale d’eau sur tous les continents avec les mesures globales de la hausse du CO2 dans l’atmosphère.

En 2015 par exemple, année particuliè­rement sèche, les écosystème­s ont absorbé 30% de CO2 atmosphéri­que en moins par rapport à une année normale. En 2011, année humide, le phénomène inverse a été observé, avec un ralentisse­ment de la hausse des concentrat­ions de CO2. Selon les chercheurs, ces résultats montrent que les sécheresse­s ont des conséquenc­es plus importante­s que l’on pensait jusqu’ici et expliquent certaines variations annuelles. Les modèles climatique­s devront donc être adaptés.

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Les sécheresse­s ont des conséquenc­es plus importante­s que l’on pensait jusqu’ici et expliquent certaines variations annuelles

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