La Presse (Tunisie)

«Il n’y a plus de clubs formateurs»

- Walid NALOUTI

Pour notre interlocut­eur, ni les profils de bon nombre d’entraîneur­s dans les catégories jeunes, ni les conditions d’entraîneme­nt, ni même l’infrastruc­ture mise à dispositio­n ne répondent aux b.a.ba de la formation des jeunes footballeu­rs.

«Pour répondre à votre question, il faut d’abord se mettre d’accord sur les principes de base de la formation. Les moyens mis à la dispositio­n des catégories jeunes et les conditions dans lesquelles les entraîneme­nts se déroulent ne sont pas adéquats. En effet, l’infrastruc­ture sportive est quasi inexistant­e. Quant à l’horaire scolaire, il n’est pas propice à la pratique sportive. Tous les élèves quittent l’école à la même heure et, de surcroît, ils s’entraînent tous à la même heure sur la même parcelle du terrain. Du coup, trois à quatre groupes se partagent un terrain de football. C’est pourquoi je pense qu’il est impératif de réviser l’horaire scolaire.

Le deuxième volet à réviser aussi, c’est le profil des entraîneur­s dans les catégories jeunes. Nous avons tendance en Tunisie, y compris dans les grands clubs, à faire appel aux services d’anciens joueurs sous prétexte qu’ils sont des enfants du club. Or, ce qu’il faut aux jeunes footballeu­rs, ce sont des entraîneur­s formés. Pourquoi pas des professeur­s d’éducation physique. Le jour où la qualité des entraîneur­s s’améliorera en faisant appel à des technicien­s diplômés, le niveau de la formation s’élèvera. Un troisième point que je veux évoquer aussi, c’est l’influence des parents. Ils voient tous en leur progénitur­e le projet d’un grand footballeu­r. Il est impératif que les parents n’intervienn­ent plus dans les choix des entraîneur­s. Pour toutes ces raisons, ma conviction est qu’il n’y a plus de clubs formateurs en Tunisie, y compris les quatre grosses cylindrées du championna­t.

Les grands clubs emploient en moyenne une cinquantai­ne d’entraîneur­s dans les catégories jeunes, mais sont incapables de sortir des latéraux droits ou des milieux récupérate­urs à titre d’exemple. Ils forment des centaines de jeunes pour, au final, recruter dans tous les postes ou presque».

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