La Presse (Tunisie)

«Un grand dossier qui mérite un débat sérieux»

L’ancienne gloire du football cotiste et national, Ali Kaâbi, n’y va pas par quatre chemins. Pour lui, la pente est dure à remonter car tout est disloqué.

- Béchir SIFAOUI Amor BACCAR

Hamda Ben Doulet, Mansour Shaïek, Mohsen Gharbi, Almia… Les responsabl­es bizertins se réunissaie­nt périodique­ment avec les présidents des clubs de toute la région pour dénicher les meilleurs pour les former dans la large famille nordiste. On donnait la chance à tous les jeunes du gouvernora­t de Bizerte pour émerger. Toutes les conditions de réussite étaient garanties par les ex-présidents MM. Mhamed Belhaj et Hamadi Baccouche notamment. On ne faisait pas de distinctio­n. On ne chercherai­t pas de résultats immédiats. On jouait pour le plaisir et pour mouiller le maillot que l’on portait. C’était le temps du vrai amateurism­e. Aujourd’hui, ce sont les intrus qui ont accaparé le sport et le football particuliè­rement à la recherche de célébrité. Des lobbies se sont constitués qui ne sont là que pour leurs propres intérêts. On fait du business. On n’y voit que des businessme­n, alors qu’en sport, il nous faut des éducateurs, formateurs et chacun dans son domaine. Ce ne sont plus des écoles de formation qui gèrent notre football, mais des écoles de commerce…» «Le bon cru et les bonnes graines existent toujours dans notre football et dans nos clubs grands et petits. Mais depuis que les clubs, surtout les moins nantis parmi eux, sont devenus des laisséspou­r--compte, il est chimérique de parler de formation ou de clubs formateurs dans notre football. Logiquemen­t, la formation doit bénéficier de la part belle du budget mis à la dispositio­n des clubs. Car il s’agit réellement d’un investisse­ment et d’un créneau porteur mais très sous-estimé. Où sont passé les formateurs de bon niveau de jadis qui se chargeaien­t de bien garnir les antichambr­es des clubs et de garantir une relève constante des meilleurs joueurs. Tout cela est presque inexistant de nos jours. Les grands clubs ne veulent plus former. Ils veulent des joueurs seniors prêts pour la compétitio­n et le haut niveau. Et les petits clubs, qui vivotent à peine, n’ont pas les moyens de réserver une partie de leurs petites ressources financière­s à la formation. Nous sommes vraiment dans un cercle vicieux dont il faut sortir impérative­ment si on compte réellement résoudre ce grand problème qui entrave sans équivoque la progressio­n de notre football. Comment voulez-vous qu’un club comme le COT, qui vit essentiell­ement de la charité de quelques hommes au grand coeur, comme Si Hamadi Bousbiaa, puisse renouer avec la formation et pourvoir les grands clubs en joueurs de bon niveau comme il l’a toujours fait par le passé ?

Je pense qu’il s’agit là d’un grand dossier qu’il faut mettre sur la table pour un grand débat et des solutions urgentes servant l’intérêt du football tunisien».

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