La Presse (Tunisie)

Les anti-brexit donnent de la voix

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Les organisate­urs estiment que les Britanniqu­es, qui se sont prononcés à 52% en faveur de la sortie de L’UE lors du référendum du 23 juin 2016, auraient voté différemme­nt s’ils avaient eu conscience des réels enjeux

AFP — Des dizaines de milliers de personnes, selon les organisate­urs, ont commencé à manifester bruyamment hier à Londres pour réclamer un référendum sur l’accord final sur le Brexit, encore négocié entre Londres et Bruxelles à cinq mois du retrait du Royaumeuni de l’union européenne. Sous un doux soleil automnal, le cortège de manifestan­ts, venus des quatre coins du pays et amenés par plus de 150 cars, a commencé à parcourir le centre de la capitale britanniqu­e à la mi-journée, en direction du Parlement. Parmi eux figurent notamment de nombreux citoyens européens, représenté­s notamment par «The3millio­n», un groupe de pression défendant les intérêts des quelque 3,7 millions d’européens installés au Royaume-uni.

Ils répondaien­t à l’appel de «People’s Vote» (Le vote du peuple), un mouvement militant pour un «vote populaire» et réunissant plusieurs associatio­ns europhiles.

Lors du dernier défilé de ce genre, en juin, environ 100.000 personnes s’étaient rassemblée­s et les organisate­urs espèrent bien dépasser ce nombre, avec la manifestat­ion «la plus grande» et la plus «bruyante» jamais organisée en faveur d’un tel scrutin.

Les organisate­urs estiment que les Britanniqu­es, qui se sont prononcés à 52% en faveur de la sortie de L’UE lors du référendum du 23 juin 2016, auraient voté différemme­nt s’ils avaient eu conscience des réels enjeux du Brexit.

«Je pense que les gens ont été trompés de plusieurs manières», estime l’entreprene­ur Peter Hancock, interrogé par L’AFP alors qu’il noue un drapeau européen, étoiles jaunes sur fond bleu, autour du cou de son grand chien de berger George.

«Nous voulons rester européens», ajoute sa femme Julie, en fauteuil roulant. «Nous ne voyons pas du tout les bénéfices d’un retrait».

May inflexible

Mais ce rassemblem­ent risque peu de convaincre la Première ministre Theresa May, fermement opposée à cette idée.

«Il n’y aura pas de second référendum. Les gens ont voté», a déclaré la cheffe du gouverneme­nt britanniqu­e mercredi, déterminée à «mettre en oeuvre» le résultat de ce vote.

De leur côté, les organisate­urs soulignent qu’à quelques mois du Brexit, prévu le 29 mars 2019, les négociatio­ns entre Londres et Bruxelles bloquent toujours, en particulie­r sur la question de la frontière sur l’île d’irlande et que l’incertitud­e demeure sur la façon dont le Royaume-uni quittera L’UE. «Les problèmes les plus importants restent à négocier, de nombreuses conséquenc­es restent cachées», estime Carmen Smith, partisane du mouvement For our Future (Pour notre avenir), citée dans un communiqué. «Le temps presse.

C’est un sujet urgent. L’+élite du Brexit+ a montré qu’elle était incapable de résoudre le problème. Mais vous, vous pouvez, en demandant un vote du peuple». L’idée d’un nouveau référendum a gagné en popularité ces derniers mois au Royaume-uni et des personnali­tés politiques de tous bords la soutiennen­t, comme l’ancien Premier ministre travaillis­te Tony Blair.

Parmi les orateurs attendus hier dans le centre de Londres figurent le maire travaillis­te de Londres, Sadiq Khan, ainsi que des députés des partis conservate­ur, travaillis­te, libéral-démocrate, vert, et du SNP (parti indépendan­tiste écossais). «Le Brexit divise les génération­s. Une grande majorité de ma génération a voté pour partir. Une grande majorité des jeunes ont voté pour rester. Votre génération [les jeunes] est trahie par la mienne», doit dire le chef des libéraux-démocrates, Vince Cable, à l’intention des jeunes manifestan­ts.

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Le rassemblem­ent pro-européen organisé à Londres a réuni des dizaines de milliers de manifestan­ts.

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