Plus de questions que de réponses
Le ministre de l’equipement, de l’habitat et de l’aménagement du territoire, Mohamed Salah Arfaoui, avait rendez vous hier à l’hémicycle pour une séance de questions-réponses, et ce, dans le cadre de la mission de contrôle de l’action du gouvernement qui revient au parlement
Suite aux dernières inondations qui ont touché plusieurs régions de la Tunisie, les élus ont interpellé le ministre à propos d’un certain nombre de sujets, dont notamment la reconstruction des régions dévastées par les eaux, à l’instar de Nabeul. A cet effet, Mohamed Salah Arfaoui a indiqué que jusque-là, le ministère est parvenu à conclure 33 marchés, afin d’entamer la reconstruction de plusieurs bâtiments et ouvrages dans la région. Par ailleurs, le ministre a déclaré que d’autres contrats devraient être prêts dans les semaines à venir. Sur le plan politique, cependant, le ministre n’hésite pas à défendre son ministère contre les critiques. Il estime notamment que malgré la complexité de la situation, le ministère de l’equipement a globalement réagi très vite, notamment pour que le trafic reprenne sur un certain nombre de routes. Le ministre a précisé également que les ponts ont tous tenu bon dans l’ensemble des 19 gouvernorats touchés par les intempéries, à l’exception de celui se trouvant à Bouargoub, qui a cédé. «En seulement 24 heures, nous avons réussi à rétablir la circulation sur toutes les routes de la Tunisie», a-t-il affirmé.
Le ministre sur la défensive
En réponse à certaines accusations concernant la fragilité de l’infrastructure tunisienne, le ministre de l’equipement a expliqué que la construction se fait conformément à des normes internationales.
Mohamed Salah Arfaoui a profité de l’occasion pour présenter un rapport concis à propos du bilan des inondations des mois de septembre et d’octobre. Le ministre a reconnu que sur les 19.300 km de routes en Tunisie, seules 80% d’entre elles sont goudronnées. «Sur ces 19.300 km, seuls 8.000 km sont goudronnés selon ce qui se fait en Europe», a-t-il ajouté. D’un autre côté, le ministre de l’equipement a donné raison au député Lotfi Ali (Coalition nationale), accusé par la députée de l’opposition, Samia Abbou, d’être l’homme d’affaires qui avait construit le pont sur la route reliant Feriana à Mejel Bel Abbes qui avait cédé lors des dernières pluies torrentielles. Le ministre a ainsi indiqué que c’est la société Gloulou qui avait construit ce pont en 2014. Jihene Auichi, la députée à l’origine de la question posée au ministre, n’a pas été convaincue par les réponses données par le ministre. Selon elle, le ministre s’est montré un peu trop sur la défensive, cherchant à tout prix à dédouaner le ministère. «Vous devez, Monsieur, en tant que responsable, prendre vos distances et être plus objectif», lui a-telle lancé. «Lorsque vous dites que ni le ministère ni les sociétés de BTP ne sont responsables, qui est responsable dans ce cas?», a-t-elle également lancé.