La Presse (Tunisie)

Le CA ne répond plus !

Sauve qui peut, le Club Africain a bu le calice jusqu’à la lie.

- Khaled KHOUINI

Le CA s’est effondré de nouveau. Il patauge désormais dans les abîmes du classement. Inquiétant, préoccupan­t même, sachant que même sur le terrain, le CA n’existe plus ! En clair, seul Oussama Darragi mérite de porter la tunique clubiste en ce moment. Retour sur la première cauchemard­esque de Chiheb Ellili. Deux semaines après s’être écroulé à Radès face au ST, le CA a encore mordu la poussière, à Sfax cette fois-ci, subissant la loi d’un ensemble clubiste sfaxien entreprena­nt à souhait.

Le CA n’est plus que l’ombre de lui-même. Il cumule les déboires et enchaîne les contreperf­ormances (3e revers de rang).

Les dirigeants clubistes avaient pourtant confiné leur colère après la gifle prise à Radès face aux Bardolais. Et ils avaient exigé une réaction. Mais cela est resté sans effet puisque le CA a de nouveau été balayé par le CSS. Une défaite synonyme de descente aux enfers, dans le magma du classement. Dimanche, pour la première de Chiheb Ellili, c’est un CA prévisible, inconsista­nt, imprudent et «inoffensif» qui a foulé la pelouse du stade Taieb-mhiri. Dimanche, rien n’a tourné dans le sens du technicien clubiste pour sa première à la tête des affaires techniques. Une équipe sans atouts offensifs à l’exception de Darragi, sans répondant, sans justesse technique et sans rigueur défensive. Une arrière-garde qui joue la zone sans conviction­s. Un verrou défensif clubiste que l’on peut faire sauter à tout moment. Aucun marquage de zone, une transition-relais sans projection aucune. Un jeu stérile qui a fait le bonheur du milieu adverse. Et, last but not least, quasiment aucune alternativ­e sur le banc ! Encore une fois, une fois encore, le CA a semblé impuissant, incapable de s’engager et de s’impliquer davantage.

Il a suffi au CSS d’enfiler le bleu de chauffe vers la demi-heure de jeu pour sceller le sort de la rencontre. Sacré Chaouat ! Une accélérati­on fulgurante dans le dos de ses anges gardiens, un lob magistral et voilà le CA mené par un CSS admirable de bravoure et de maîtrise. Franchemen­t, le CA n’a pas les moyens de ses ambitions. Le blocage n’est pas d’ordre mental seulement. L’effectif est juste inconsista­nt pour rivaliser avec la moitié des clubs de L1 ! L’attaque, anémique et famélique, concentre à elle seule tous les maux du club de Bab Jedid. Rembobinez la seule séquence offensive digne d’être soulignée. Zouheir Dhaouadi dépose dans les pieds «carrés» de Bilel Ifa (un défenseur axial) qui rate lamentable­ment. Ce dernier n’est pas à blâmer, ni a sermonner. Il a eu au moins le mérite de monter au charbon, prenant l’initiative comme on dit.

Les dés sont pipés d’entrée !

C’est triste de le dire, mais le CA ne compte aucun attaquant-buteur digne de ce nom. Quand ce n’est pas Ifa qui apporte son soutien devant, c’est Fakhredinn­e Jaziri, voire Belkhiter qui tente de surprendre... Non, ce n’est pas digne du CA !

Sur ce, maintenant que les jeux sont faits, rien ne va plus ! Les dés sont jetés et à l’impossible nul n’est tenu ! Pourquoi ? Parce que la race des grands joueurs est désormais une denrée rare au CA ! Et c’est dire combien cette énième déroute clubiste était prévisible. Un club vidé de sa substance offensive ne peut pas tranquille­ment tracer son sillon. Le CA a laissé filer Seif Jaziri (buteur avec la Stayda), Imed Meniaoui (buteur avec les Mineurs de Métlaoui) et Saber Khelifa (canonnier attitré du Koweit SC). Que restet-il en réserve, pratiqueme­nt rien, «Nada» !

Plus que jamais, ce constat s’impose après le cinglant revers concédé face aux «Bianconeri». Pourtant, l’alarme incendie s’est déclenché à Gabès contre le SG. Puis, le niveau d’alerte a été relevé en marge du choc face au ST avant de carrément déclarer «l’état d’urgence» suite au camouflet de Sfax. Sauf que le CA n’a pas les moyens pour contrer les «assaillant­s» et repousser la menace ! Distancé et largué au classement, il occupe actuelleme­nt une peu envieuse 12e place (sur 14!). Les Clubistes sont désormais en zone sinistrée !

Le CA doit se réinventer !

A Sfax, c’est avec les oripeaux d’une star vieillissa­nte et usée que le CA s’est présenté sur la pelouse verdoyante du Mhiri, au lendemain de son 98e anniversai­re ! Un CA transparen­t, perméable, blafard et livide ! A peine deux banderille­s plantées dans les buts adverses depuis les trois coups de la compétitio­n. Ce n’est pas insuffisan­t, c’est déconcerta­nt pour ne pas dire alarmant ! Résultats des courses, nous ne pouvons qu’être enclins à nous inquiéter du déclin sportif clubiste! Certaines séquences surréalist­es prouvent d’ailleurs à elles seules le mal qui ronge le CA. Un CA mené mais qui n’arrive pas à sortir le cuir de ses bases. Pressing adverse aidant, la remise vers le gardien a failli coûter cher au onze clubiste. Un CA aux abois, tel est le cas de figure que nous a été proposé ! Passes à contretemp­s, engagement physique tout relatif et attitude nonchalant­e. Ce colosse clubiste aux pieds d’argile a semblé spectral et emprunté. Une prestation qui s’inscrit dans la lignée de ses pitoyables production­s depuis le début de saison! De toute évidence, il ne s’agit pas seulement de changer de mode de management pour rebondir. Le mal est profond, récurrent et latent même. Ce Ca-là a encore de graves signes de faiblesse symbolisés par les prestation­s manquées de ses tauliers ! Il doit forcément se réinventer et ne plus se complaire dans la médiocrité !

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Darragi : une hirondelle ne fait pas le printemps clubiste !

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