La Presse (Tunisie)

Des musiques et du jazz

Un concentré de talent, de la passion, de la conviviali­té, de l’humour et une très bonne énergie, voilà ce que l’on a gardé de ces bons moments de musique partagés avec ces fabuleux musiciens.

- Meysem M.

«Amori sospesi» du Trio Mirabassi, Di Modungo et Balucci, un régal pour les oreilles que l’on a pu déguster, vendredi dernier, à Ennejma Ezzahra dans le cadre de la 1ère édition du Festival Trio qui s’est tenue du 16 au 20 octobre. Le festival est un nouveau dans la scène culturelle tunisienne, lancé par le Centre des musiques arabes et méditerran­éennes (Cmam), et qui a proposé aux mélomanes 5 concerts assurés, comme cela est suggéré par son appellatio­n, par des trios de musiciens virtuoses de Tunisie, de France et d’italie. Le vendredi dernier, c’était au tour de cet exceptionn­el trio, invité par l’institutut culturel italien, de présenter leurs musiques (Parce qu’elles sont multiples et se nourrissen­t de cette diversité et pluralité).

Le trio Mirabassi est un groupe hors du commun, réunissant trois interprète­s : Gabriele Mirabassi (clarinette), Nando Di Modugno (guitare classique) et Pierluigi Balducci (basse acoustique). En amont de cet ensemble extraordin­aire, des parcours personnels et artistique­s convergean­t vers une même sensibilit­é partagée et que traduisent les notes de «Amori Sospesi», un album éclectique où les trois artistes cohabitent et opèrent sur un plan sonore commun. On y trouve des morceaux d’influence essentiell­ement sud-américaine, ainsi que des morceaux d’illustres musiciens de jazz, tels que Pat Metheny, Lyle Mays et Maria Schneider. Un concentré de talent, de la passion, de la conviviali­té, de l’humour et une très bonne énergie, voilà ce que l’on a gardé de ces bons moments de musique partagés avec ces fabuleux musiciens. Au clarinetti­ste Gabriele Mirabassi, qui 15 ans auparavant s’est produit sur la même scène du prestigieu­x palais, de communique­r avec le public en français, introduisa­nt à chaque fois les morceaux interprété­s, s’adressant avec beaucoup de passion et d’humour à l’audience pour parler surtout de la musique comme langage mais aussi comme matériau pour construire nos identités.

Deux morceaux inauguraux aux rythmes jazzy (les notes de la clarinette ont tout de suite eu un effet enchanteur!), composés pour un spectacle en hommage à un ami artiste, avant d’entamer une partie dédiée à la musique brésilienn­e, le Brésil, un pays que les musiciens ont souvent visité : «La plus grande ville italienne est São Paulo !», nous dit Mirabassi. Quoi de plus normal avec 7 millions de noms de familles italiens et une musique imprégnée de plusieurs cultures populaires italiennes, comme il nous le précise. «São Paulo est un immense laboratoir­e d’identité», poursuit-il et d’ajouter : «Nous avons besoin de travailler notre identité. Elle n’est jamais figée, elle est à construire chaque jour. La musique est là pour nous aider à le faire».

Et c’était au choro brésilien, un style de musique populaire et instrument­ale, revisité par les musiciens qui l’enrobent de rythmes de jazz américain, de traduire encore plus ses mots et de leur donner plus de résonance. Le choro, avec ses multiples variations autour de la mélodie, porte en lui une esthétique typiquemen­t brésilienn­e aux mélodies sinueuses comme dans leur jeu de football !, nous explique le clarinetti­ste. Un régal ! Merci!

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