La voix du fado
Ce fadiste hors pair a réussi à fusionner cet art avec les expressions modernes, à l’instar du jazz, tout en préservant l’âme de cette musique populaire qu’il présente dans une forme presque épurée de tout accessoire.
Le Pôle Musique et Opéra du Théâtre de l’opéra de la Cité de la culture, en partenariat avec l’ambassade du Portugal à Tunis, a présenté vendredi 19 octobre, au théâtre des Régions à la Cité de la culture, en présence de M. Mohamed Zinelabidine, ministre des Affaires culturelles, et Son Excellence José Ludovice, ambassadeur du Portugal en Tunisie, un concert musical du grand artiste António Zambujo, l’une des icônes du fado portugais, qui représente aujourd’hui un véritable phénomène scénique au Portugal. Accompagné d’un guitariste, d’un contrebassiste, d’un trompettiste et d’un saxophoniste, António Zambujo a entamé son concert par «Fantalidade», une courte chanson qui a plongé le public dans l’univers de la saudade, cette complainte mélancolique qui nous rappelle la diva Amalia Rodriges qui représente à elle seule toute l’identité portugaise, oscillant entre chant et poésie, et puisant dans le registre ancien de l’immigration et de l’exil. Ce fadiste hors pair qu’est António Zambujo a réussi à fusionner cet art avec les expressions modernes, à l’instar du jazz, en utilisant la mystique «Guitarra» portugaise et la guitare acoustique avec la trompette et le saxophone en préservant l’âme de cette musique populaire qu’il présente dans une forme presque épurée de tout accessoire. Sur une scène nue où triomphent des lumières douces et feutrées, les musiciens ont reproduit une tradition vieille de plusieurs siècles, qui a entretenu, à travers le temps, les chants profonds des hommes et des femmes que l’amour, l’exil ou l’absence ont marqués à jamais. Une très belle soirée au parfum de Béja, cette ville du sud du Portugal, qui rappelle que le fado ne s’arrête pas à Lisbonne, mais s’étend sur toute cette terre baignée par le soleil et enlacée par l’océan. António Zambujo a enchaîné des titres aussi poignants les uns que les autres, à l’instar de «Casa Fechada», «Valsa Dum Pavao Ciumento», «Foi Deus» et tant d’autres encore.